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21 octobre 2010 4 21 /10 /octobre /2010 22:08

L'île de Jeju, au sud de la péninsule coréenne, possède des traits historiques et culturels propres qui ont nourri un particularisme unique dans le monde coréen. Ayant hérité d'une volonté d'indépendance farouche, ses habitants refusent, depuis de longs mois, l'implantation d'une base navale américaine qui menacerait les ressources naturelles inestimables de l'île volcanique, formée par l'éruption du volcan de Hallasan, aujourd'hui le point culminant de la Corée du Sud. L'Association d'amitié franco-coréenne soutient le combat des habitants de Gangjeong contre le projet d'implantation d'une base américaine. Non, Jeju ne doit pas être à la Corée ce que Okinawa est au Japon !

 

jeju-coastline.jpg

 

Disposant de ressources provenant de la pêche, de l'agriculture et du tourisme (notamment pour les voyages de noces, non seulement de Coréens mais aussi de Chinois et de Japonais), les habitants de Gangjeong, sur l'île de Jeju, refusent l'implantation d'une base américaine, que le président sud-coréen Lee Myung-bak semble déterminé à installer en ignorant délibérément les populations locales : d'ores et déjà, la zone retenue a été déforestée et un périmètre de sécurité établi.

 

Le combat des habitants de Gangjeong tient compte des dommages irréparables causés par l'installation de bases navales américaines dans tout le Pacifique, à Okinawa, Guam, Hawaï et aux Philippines. Outre la destruction des zones de pêche, l'abandon de déchets toxiques et les problèmes sociaux créés par la présence militaire causent invariablement les mêmes dégâts sur les richesses naturelles . Forts d'une consultation indiquant l'opposition de 94 % d'entre eux, les habitants de Gangjeong ont déposé une plainte devant le tribunal régional, faisant état des conséquences économiques irréversibles qu'entraînerait un tel projet. Mais le drame du Cheonan, manipulé par les autorités sud-coréennes, a servi de prétexte au report sine die du jugement du tribunal.

 

Le choix de Jeju apparaît non seulement comme une atteinte à l'environnement naturel exceptionnel de l'île et au libre choix de ses habitants, mais encore comme une provocation au regard de leur passé douloureux. Le soulèvement de Jeju contre le pouvoir autoritaire de Syngman Rhee, le 3 avril 1948, a entraîné l'élimination brutale de dizaines de milliers de ses habitants, jusqu'à l'écrasement des résistants en mai 1949, des combats s'étant poursuivis jusqu'en 1953. 170 villages furent détruits, ouvrant une plaie toujours béante. Jeju a toutefois pu acquérir un statut spécial de province autonome, qui s'appuie sur une tradition culturelle propre dont l'une des expressions les plus connues est celle de ses plongeuses qui pratiquent la pêche sous-marine : les dernières filles de la mer ou Haenyo pêchent toujours sans masque ni combinaison.

 

Les habitants de Jeju doivent pouvoir préserver leurs traditions propres dans un écosystème exceptionnel : aucune base navale américaine ne doit s'implanter dans l'île !

 

Sources : AAFC ; Matthew Reiss, "Séoul se voit en shérif régional", in Le Monde diplomatique, octobre 2010, p. 14.

 

Plus d'informations sur le mouvement de protestation contre l'implantation d'une base navale américaine à Jeju sur le site "No base stories of Korea"

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 23:02

Les éléments naturels auront finalement eu raison de l'agenda militaire des faucons américains et sud-coréens : la troisième série d'exercices militaires conjoints des deux pays, en l'espace de moins de six semaines, devait avoir lieu du 5 au 9 septembre 2010 ; elle a finalement dû être reportée sine die à l'approche du typhon Malou. Alors que Washington et Séoul attisent dangereusement les tensions, l'AAFC appelle chacune et chacun à s'engager pour un traité de paix dans la péninsule coréenne.

 

exercices_US_sud_coreens.jpg

 

Dans une fuite en avant qui rappelle les pires heures de l'administration George W. Bush, les Etats-Unis de Barack Obama  et la Corée du Sud de Lee Myung-bak ont choisi la réponse militaire aux offres de dialogue de la Chine et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord).

 

Du 5 au 9 septembre devait en effet se tenir la troisième série de manoeuvres militaires conjointes américano-sud-coréennes en l'espace de moins de six semaines : après de précédents exercices navals du 25 au 28 juillet, les manoeuvres Ulchi Freedom Guardian ont mobilisé pas moins de 86.000 soldats (56.000 Sud-Coréens et 30.000 Américains) du 16 au 26 août. Toutefois, l'approche du typhon Malou au sud de la péninsule a conduit à reporter sine die les execices prévus début septembre.

 

Du 5 au 9 septembre, les Américains devaient envoyer deux destroyers à missiles téléguidés USS Curtis D. Wilbur (DDG 54) et USS Fitzgerald (DDG 62), le navire de surveillance de l'océan USNS Victorious (T-AGOS 19), un sous-marin d'attaque rapide et un avion de surveillance P-3C Orion. De son côté, la Corée du Sud entendait mobiliser quatre destroyers, au moins une frégate, des avions P-3C planes et un sous-marin. Par ailleurs, 1.700 hommes devaient participer à ces exercices navals en mer de l'Ouest. 

 

Ces exercices militaires à répétition sont présentés par les commandements américain et sud-coréens comme des mesures de dissuasion dans l'hypothèse d'une attaque nord-coréenne, après le naufrage de la corvette Cheonan. Mais ils ne répondent à aucune manoeuvre militaire similaire du côté nord-coréen, et ils interviennent des mois après non seulement la tragédie du Cheonan, mais encore les conclusions d'une enquête conjointe américano - sud-coréenne qui ne repose pas sur des bases scientifiques solides.

 

Dénoncées par la Corée du Nord comme des provocations militaires tendant à la guerre, les manoeuvres conjointes américano - sud-coréennes poursuivent assurément des buts plus politiques que militaires. En effet, elles auraient dû coïncider avec la fête nationale de la République populaire démocratique de Corée, le 9 septembre, et aux dates attendues d'une conférence d'une Parti du travail de Corée - laquelle constituera la plus importante réunion du Parti depuis 1980. Elles permettent également d'entretenir un climat de tensions, dont les faucons américains et sud-coréens savent qu'elles sont le plus sûr moyen, sinon de torpiller toute reprise d'une solution pacifique négociée à la question nucléaire en Corée, telle que l'ont encore proposée récemment Pékin et Pyongyang, du moins de ne revenir à la table des négociations qu'avec de puissants instruments de chantage en termes de sanctions et de menace d'exercices militaires.

 

L'Association d'amitié franco-coréenne appelle à déjouer ce scénario de la guerre qui vient : la Corée de 2010 ne doit pas être l'Irak de 2003 ! Par dizaines de millliers, des citoyens en Corée du Sud et dans le monde entier ont déjà dit "non" aux exercices militaires conjoints, "non" aux armes nucléaires dans la péninsule coréenne, "oui" à un traité de paix, "oui" à la normalisation des relations entre les Etats-Unis d'Amérique et la République populaire démocratique de Corée. Pour faire vivre cet espoir, l'AAFC appelle chacune et chacun à signer et faire signer la pétition en faveur d'un traité de paix en Corée. Notre mobilisation est le meilleur garant pour que cesse enfin le bruit des armes dans la péninsule coréenne.

 

Sources :

- The Korea Times, "Typhoon forces delay in S. Korea-US drills", 5 septembre 2010 ;

- Aljazeera, "Joint US-South Korea drill delayed", 5 septembre 2010 (dont photo).

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 14:46

La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a annoncé le 28 juin qu'elle allait renforcer sa capacité de dissuasion nucléaire, alors que des documents récemment rendus publics aux Etats-Unis ont révélé que l'administration américaine avait envisagé des frappes nucléaires contre la Corée du Nord en 1969. Ces révélations sont intervenues dans un contexte d'hostilité persistante, voire croissante, des Etats-Unis à l'égard de la RPDC accusée d'avoir torpillé une corvette sud-coréenne, le Cheonan, le 26 mars dernier. La volonté des Etats-Unis et de leurs alliés, Corée du Sud en tête, de maintenir la pression sur Pyongyang – qui nie toute implication dans le naufrage du Cheonan - s'oppose aux appels à la retenue de la Russie et de la Chine qui demeurent sceptiques face aux preuves avancées contre la RPDC. Pour ce qui concerne la Chine, les appels à la retenue se doublent d'une inquiétude face à divers développements indiquant une volonté des Etats-Unis de renforcer ou, au moins, de ne pas renoncer à leur position militaire en Asie du Nord-Est suite à la crise ouverte par le naufrage du Cheonan et les accusations lancées contre Pyongyang.

 

La RPDC va « renforcer sa force de dissuasion nucléaire à l’aide d’une nouvelle méthode plus développée», a déclaré le 28 juin 2010 à l'agence officielle KCNA le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères. Si le porte-parole ne précise pas par quelle « nouvelle méthode » sera renforcée la capacité de dissuasion de la RPDC, il est à noter que cette déclaration vient après l'annonce, le 12 mai, d'une expérience réussie de fusion nucléaire par les scientifiques nord-coréens. En 2006 et 2009, la RPDC a déjà procédé à l'essai de deux bombes atomiques à fission (bombes A). Plus puissante que la bombe A, la bombe à hydrogène (bombe H) utilise précisément le principe de la fusion nucléaire.

 

« Les faits historiques confirment que notre choix était bien le bon, lorsque nous avons décidé de répondre aux armes nucléaires par une force de dissuasion nucléaire »,a encore dit le porte-parole.

 

En effet, des documents déclassifiés rendus publics le 23 juin 2010 aux Etats-Unis par le département des Archives de la sécurité nationale de l'université George Washington révèlent que l’administration Nixon a mis au point un plan d’urgence incluant l’utilisation d’armes nucléaires contre la RPDC juste après qu'un avion espion américain EC-121 fut abattu au-dessus de la mer de l'Est (mer du Japon) le 15 avril 1969. 

 

Le plan « Freedom drop » prévoyait ainsi que les Etats-Unis utilisent des armes nucléaires tactiques d'une puissance comprise entre 0,2 et 70 kilotonnes pour détruire des centres de commandement militaires et des bases aériennes et navales en Corée du Nord. Les pertes civiles se seraient élevées «entre environ 100 et quelques milliers», selon une note adressée au conseiller à la sécurité nationale du président Nixon, Henry Kissinger, par le secrétaire à la Défense, Melvin Laird. Selon un autre document, Kissinger a déclaré lors d'une réunion à la Maison Blanche que, face à la Corée du Nord, « il faut paraître déterminé et, si le but est d'empêcher une réponse [militaire], l'action devrait consister à frapper un grand coup ».

 

President-Nixon-Kissinger-Laird-Earle-Wheeler610.jpg

Le chef d'état-major Earle Wheeler, le président Richard Nixon, le secrétaire à la Défense Melvin Laird

et le conseiller pour la sécurité nationale Henry Kissinger, en janvier 1969

(Photo : secrétariat à la Défense des Etats-Unis)

 

Pour le porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères, ces documents sont « la preuve que les Etats-Unis ont tenté d'utiliser l’arme nucléaire à chaque fois qu’ils souhaitaient faire une "démonstration de force" contre la Corée du Nord ». Dans la nouvelle doctrine nucléaire (Nuclear Posture Review, NPR) publiée par l'administration Obama en avril 2010, la RPDC figure sur la liste des pays contre lesquels l’utilisation d'armes nucléaires est envisagée. « Cela veut donc dire que l’actuelle administration américaine n’a pas changé de position par rapport à ses prédécesseurs », a déclaré le porte-parole nord-coréen.

 

L'hostilité de l'administration américaine est d'autant plus vivement ressentie à Pyongyang que les Etats-Unis sont à la pointe du combat visant à faire condamner la RPDC par la «  communauté internationale » pour avoir torpillé la corvette sud-coréenne Cheonan le 26 mars dernier. La RPDC rejette toute responsablité dans le naufrage du Cheonan et les efforts de l'administration américaine se heurtent au scepticisme de la Russie et de la Chine face aux preuves réunies contre la RPDC par un groupe d'experts venus des Etats-Unis et de pays alliés. Or, la Chine et la Russie sont membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies, saisi le 4 juin par la Corée du Sud, et disposent à ce titre d'un droit de veto pour bloquer une résolution assortie de sanctions contre la RPDC.

 

La Russie a déjà envoyé sa propre équipe d'experts en Corée du Sud pour enquêter sur le naufrage du Cheonan. Cette équipe devrait rendre les conclusions de son enquête dans le courant du mois de juillet.

   

La Chine veut, elle, éviter une escalade des tensions dans la péninsule coréenne. Or, le représentant nord-coréen auprès des Nations Unies a déjà prévenu qu'un débat du Conseil de sécurité au vu des seules preuves « fabriquées unilatéralement » par les Etats-Unis et leurs alliés, « constituerait très clairement une atteinte à la souveraineté et à la sécurité de la République populaire démocratique de Corée et nul n’ose imaginer la gravité des conséquences d’un tel acte sur la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne. »

 

ObamaToronto27062010.jpgLe 27 juin, à l'issue du sommet des pays du G20 [1] à Toronto, le président américain Barack Obama n'a pas masqué son agacement en appelant encore la Chine à se joindre aux efforts de la « communauté internationale » contre la Corée du Nord. « Je comprends pourquoi [les Chinois] adoptent une attitude de retenue », a déclaré le président américain. « Mais je pense qu'il y a une différence entre la retenue et un aveuglement délibéré face à des problèmes persistants. »

 

La veille, les pays du G8 [2] réunis à Huntsville, Canada, avaient publié un communiqué qui, tout en n'établissant pas de lien direct entre la Corée du Nord et le naufrage du Cheonan (sous l'influence de la Russie?), prenait note des résultats de l'enquête du groupe international d'experts civils et militaires imputant le naufrage à la RPDC. Pour cette référence aux résultats d'une enquête internationale suscitant de plus en plus de doutes en Corée du Sud et dans le monde, le communiqué du G8 a été rejeté par le ministère nord-coréen des Affaires étrangères qui a réitéré sa demande d'envoyer en Corée du Sud un groupe d'enquêteurs de la Commission de la Défense nationale de la RPDC, une proposition toujours refusée par les autorités sud-coréennes.

 

A la place, le commandement des forces de l’ONU en Corée, conduit par les Etats-Unis, a proposé à la RPDC de participer à des pourparlers militaires pour informer Pyongyang des résultats de l’enquête et déterminer si le naufrage représentait une violation de l’accord d'armistice qui a mis fin à la Guerre de Corée (1950-53). La RPDC a refusé à son tour cette proposition qui considère comme définitifs les résultats de l'enquête menée par les Etats-Unis et leurs alliés.


La Chine, qui fait partie du G20 mais pas du G8, a réfuté les critiques américaines sur un quelconque
« aveuglement délibéré », indiquant qu'il ne fallait pas « mettre d'huile sur le feu » au moment où les parties concernées doivent faire preuve de calme afin d'éviter toute aggravation de la situation dans la péninsule coréenne.


« La position et les efforts de la Chine sont justes et irréprochables », a indiqué le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang, lors d'une conférence de presse le 29 juin. « La Chine est un voisin proche de la péninsule coréenne et sur cette question nous avons des sentiments complètement différents par rapport à ceux qui se trouvent à des dizaines des milliers de miles. Nous avons des inquiétudes beaucoup plus directes et sérieuses », a déclaré Qin Gang.

 

AsiedelEstLa Chine se montre également nerveuse face à un projet d'exercice militaire conjoint entre les Etats-Unis et la Corée du Sud en mer de l'Ouest (mer Jaune). Cet exercice militaire naval américano-sud coréen fait partie des mesures annoncées le 24 mai par le ministère sud-coréen de la Défense en réaction au naufrage du Cheonan imputé à la RPDC. Initialement prévu pour le 28 juin, il a été repoussé au mois de juillet.

 

Suite à l'annonce de ce projet, le gouvernement chinois a décidé d'avancer au 30 juin un exercice de tir à balles réelles, prévu pour durer six jours en mer de Chine orientale à 800 km de la Corée du Sud. La Chine estime en effet que les manoeuvres des Etats-Unis et de la Corée du Sud qui prétendent préparer les forces navales des deux pays à de possibles intrusions de sous-marins nord-coréens, visent en réalité la Chine. En particulier, les autorités chinoises ont souligné le déploiement du porte-avions américain George Washington (97 000 tonnes), d’un sous-marin à propulsion nucléaire et de destroyers furtifs américains au cours de cet exercice qui semble avoir pour but de recueillir des informations sur le dispositif militaire chinois en mer Jaune.

 

Outre des manoeuvres navales en mer Jaune, deux développements majeurs semblent indiquer un renforcement de la position américaine en Asie du Nord-Est consécutivement au naufrage du Cheonan et aux accusations lancées à l'encontre de la RPDC.

 

D'abord, le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama a accepté, le 28 mai, un simple transfert de la base militaire américaine de Funtenma du sud de l'île d'Okinawa vers la baie protégée de Henoko, plus au nord.  Le déménagement de cette base militaire américaine hors d'Okinawa était une promesse électorale et, en y renonçant sous la pression des Etats-Unis, Hatoyama a été poussé à la démission le 2 juin. 

 

Ensuite, au cours d'une rencontre bilatérale entre les présidents américain et sud-coréen lors du sommet du G20 de Toronto, il a été décidé de repousser à 2015 le transfert à l'armée sud-coréenne du contrôle des opérations militaires en temps de guerre dans la péninsule coréenne, contrôle actuellement détenu par l'armée américaine qui maintient près de 30 000 hommes en Corée. L'accord signé en 2007 par la Corée du Sud et les Etats-Unis prévoyait pourtant ce transfert dès 2012.

 

Pendant que la RPDC tire les enseignements de l'histoire pour sa propre défense, les Etats-Unis semblent donc tirer profit de la situation pour « avancer leurs pions » (ou les garder) en Asie du Nord-Est, face à la Chine notamment. On peut légitimement se demander qui attise les tensions en Corée et à qui profite le naufrage du Cheonan. Deux questions pour une même réponse.

 

[1] Pays membres du G20 : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Argentine, Australie, Brésil, Canada, Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, France, Inde, Indonésie, Italie, Japon, Mexique, Royaume-Uni, Russie, Turquie, Union européenne

[2] Pays membres du G8 : Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni, Russie

 

Sources :

AAFC

KCNA, "Foreign Ministry Vows to Bolster Nuclear Deterrent in New Way", 28 juin 2010

Robert Wampler, "New Archive Document Collection Sheds Light on Nixon's Frustrating Search for Military Options", National Security Archive Electronic Briefing Book, No. 322, 23 juin 2010

Yonhap, « Obama presse la Chine à condamner la Corée du Nord pour avoir coulé le Cheonan », 28 juin 2010

KCNA, "Foreign Ministry Totally Refutes G-8 Declaration", 29 juin 2010

KCNA, "Telephone Message to US Forces Side", 27 juin 2010

Le Quotidien du Peuple en ligne, « La Chine réfute les critiques sur sa position sur la Péninsule coréenne », 30 juin 2010

Le Quotidien du Peuple en ligne, « L'Armée Populaire de Libération va procéder à des exercices en mer », 29 juin 2010

Voice of America, "US, South Korea Postpone Transfer of Wartime Force Control", 27 juin 2010

 

 

 

 

 

 

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 16:02

Nucleaire_RPDC-USA.JPGDu 3 au 28 mai 2010, se tient à New York la 8eme Conférence de révision du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), à laquelle participent quelque 150 pays et destinée à examiner le fonctionnement du TNP et, selon le site Internet de l'Organisation des Nations unies, « aboutir à un accord sur une déclaration finale qui évaluerait l'application des dispositions du Traité et contiendrait des recommandations sur les mesures à prendre afin de consolider cette application. » Parmi les questions que doit aborder la Conférence de 2010 : le caractère universel du Traité; le désarmement nucléaire, y compris des mesures pratiques spécifiques; la non-prolifération des armes nucléaires, y compris la promotion et le renforcement des garanties; des mesures pour faire avancer l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, la sûreté et la sécurité; le désarmement et la non-prolifération à l’échelle régionale; l’application de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient; des mesures pour gérer le retrait du Traité; des mesures pour renforcer davantage le processus d’examen; et des moyens pour promouvoir l’engagement auprès de la société civile en renforçant les normes du TNP et en faisant la promotion d'une éducation centrée sur le désarmement. Avant l'ouverture de la conférence, et en réponse à la nouvelle posture nucléaire des Etats-Unis, le ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a publié le 21 avril un mémorandum destiné à « donner une idée précise de la nature de dénucléarisation [de la péninsule coréenne] et trouver des moyens judicieux à emprunter pour y parvenir ». Voici des extraits de ce mémorandum dans la version française donnée par le site nord-coréen Naenara. 

 

« Il n'y a pas dans le monde de nation qui ait subi la menace nucléaire de la façon si cruelle et si constante depuis si longtemps comme la nation coréenne.

 

« Les Coréens ont vécu directement les affres des bombardements atomiques américains de Hiroshima et de Nagasaki et en ont eu le plus grand nombre de victimes après les Japonais.

 

« Pour notre peuple qui a subi les horribles calamités de la bombe A, le chantage nucléaire exercé sur lui par les Etats-Unis lors de la guerre de Corée a été vraiment le pire cauchemar.

 

« Le chantage nucléaire américain a alors provoqué même un exode de 'réfugiés de la bombe atomique' du Nord au Sud.

 

« Ce sont les Etats-Unis qui ont introduit les armes nucléaires pour la première fois dans la péninsule coréenne. Dans la seconde moitié des années 1950, comme le mouvement antinucléaire ne cessait de gagner en virulence au Japon et que le pouvoir japonais pro-américain d'alors en était mis à péricliter, les Etats-Unis ont choisi de déplacer en Corée du Sud leurs armes nucléaires déployées au Japon. Ainsi, en 1957, ils ont introduit en Corée du Sud leur première panoplie d'armes nucléaires tactiques qui avait été au Japon. Depuis, ils n'ont cessé d'accroître leur arsenal d'armes nucléaires en Corée du Sud de telle façon que le nombre de ces armes a atteint au milieu des années 1970 un millier.

 

« Depuis la fin des années 1960, ils se sont mis à effectuer fiévreusement des exercices militaires conjoints américano-sud-coréens pour l'essai de leurs armes nucléaires placées en Corée du Sud en vue d'une guerre d'agression contre notre République.

 

« La RPD de Corée a consenti d'intenses efforts pour éliminer la menace nucléaire américaine, ce par trois étapes.

 

« A une première étape, le gouvernement de notre République s'est efforcé de dissiper la menace nucléaire des Etats-Unis par voie de dialogue et de négociation et au moyen de la création d'une zone dénucléarisée.

 

« A la deuxième, il a travaillé dans le même temps à y parvenir par voie de recours au droit international.

 

« La dernière option qui nous restait a été de riposter par les 'armes nucléaires aux armes nucléaires'.

 

« Ainsi, c'est la menace nucléaire constante des Etats-Unis qui a poussé notre République à penser à disposer de ses propres armes nucléaires.

 

Yongbyon_5MWe_Magnox_reactor.jpg« Le 10 janvier 2003, le gouvernement de notre République a arrêté une mesure d'autodéfense résolue, celle de mise en vigueur de son retrait du Traité de non-prolifération des armes nucléaires qu'il a suspendu pendant dix ans, pour quitter définitivement ce traité.* Et libre de toute contrainte du traité, il a mis légitimement et au vu et au su de tout le monde à la fabrication d'armes toute la quantité de plutonium sortie au cours de la production d'électricité de sa centrale nucléaire-pilote [de Yongbyon].

 

« En octobre 2006, trois ans après son retrait du traité, il a effectué un premier essai nucléaire, puis, en mai 2009, un second.

 

« De cette façon, a été mis enfin un terme au déséquilibre de forces nucléaires prévalant en Asie du Nord-Est bourrée d'armes nucléaires et sous des parapluies nucléaires excepté seulement la RPD de Corée exempte de toute arme nucléaire. Grâce à la force de dissuasion de notre République, soit sa détention d'armes nucléaires, a diminué sensiblement le danger de nouvelle guerre dans la péninsule coréenne. C'est là les efforts que nous tendons pour éliminer la menace nucléaire à l'étape actuelle, non seulement par les paroles, mais aussi par des actions réelles en opposant aux armes nucléaires américaines les nôtres propres.

 

« Etablir un système de paix durable et réaliser la dénucléarisation de la péninsule coréenne, c'est la position invariable du gouvernement de notre République.

 

« Comme il est indiqué dans la déclaration commune du 9 septembre adoptée et publiée lors des pourparlers à six de 2005 [RPDC, Corée du Sud, Etats-Unis, Chine, Russie, Japon], la dénucléarisation de la péninsule coréenne consiste à éliminer complètement la menace nucléaire réelle provenant de l'extérieur, ce avec tous les moyens de vérification possibles, et à transformer la péninsule coréenne en une zone sans armes nucléaires. Or, cela présuppose la création d'une confiance mutuelle. Plus tôt est conclu un traité de paix dans la péninsule coréenne en état d'armistice, plus rapidement sera créée cette confiance nécessaire à la dénucléarisation.

 

« Les forces armées nucléaires de la RPD de Corée n'ont pour mission que de dissuader et de refouler l'agression et l'attaque nucléaire étrangère contre notre pays et notre nation tant que ne soit réalisée la dénucléarisation de la péninsule coréenne et du reste du monde.

 

« Nous sommes prêts à nous joindre sur un pied d'égalité avec les autres pays nucléaires à l'effort international de non-prolifération des armes nucléaires, à celui de gestion sécuritaire des matières nucléaires et de réduction des armes nucléaires.

 

« Nous ne fabriquerons qu'une quantité strictement nécessaire d'armes nucléaires et nous ne participerons pas à la course aux armements nucléaires.

 

« Nous participerons à l'égal des autres pays nucléaires à l'effort international de démantèlement des armes nucléaires.

 

« A l'avenir comme par le passé, la RPD de Corée consentira des efforts inlassables pour réaliser la dénucléarisation de la péninsule coréenne et du reste du monde, indifféremment à ce que les pourparlers à six soient repris ou non. »


Nombre d'essais nucléaires effectués dans le monde entre 1945 et 2010

Israël et l'Afrique du Sud auraient effectué un essai en commun en 1979

  (source : Wikipedia - photo : test atomique XX-12 GRABLE effectué le 25 mai 1953 dans le Nevada)

 

Le 3 mai 2010, lors de la Conférence de révision du TNP, les  Etats-Unis ont annoncé que l'arsenal américain était composé de 5 113 têtes nucléaires à fin septembre 2009,  une information jusqu'ici « secrète ». Le 9 avril 2010, par la voix de la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, l'administration américaine affirmait que la RPDC possédait « entre une et six armes nucléaires ».

 

Compte tenu du déséquilibre des forces en présence, face aux  nouvelles menaces proférées l'encontre de la RPDC par les Etats-Unis dans leur nouvelle posture nucléaire, et gardant en mémoire l'histoire tourmentée de la Corée au 20eme siècle, l'Association d'amitié franco-coréenne appuie les principes énoncés dans le mémorandum du ministère des Affaires étrangères de RPDC. Alors qu'approche le soixantième anniversaire du déclenchement de la Guerre de Corée (25 juin 1950), l'Association d'amitié franco-coréenne appelle une fois de plus à mettre un terme définitif à cette guerre en remplaçant l'accord d'armistice de 1953 par un véritable traité de paix entre les Etats-Unis et la RPDC, ce que refusent toujours les Etats-Unis sous les prétextes les plus divers. La négociation d'un tel traité de paix est pourtant de nature à rétablir la confiance entre les anciens belligérants, et constitue un nécessaire premier pas vers la dénucléarisation totale de la péninsule coréenne.

 

* Le retrait d'un pays du Traité de non-prolifération est prévu dans l'article 10 dudit traité : « Chaque Partie, dans l'exercice de sa souveraineté nationale, aura le droit de se retirer du Traité si elle décide que des événements extraordinaires, en rapport avec l'objet du présent Traité, ont compromis les intérêts suprêmes de son pays. » En se retirant du TNP en 2003, la RPDC entendait donc préserver ce qu'elle considérait être ses « intérêts suprêmes » face aux Etats-Unis qui refusaient de remplacer l'accord d'armistice de 1953 par un véritable traité de paix en Corée, maintenaient des moyens aéronavals - y compris nucléaires - en Asie du Nord-Est, et usaient d'une rhétorique hostile à l'égard de la RPDC (cf discours du président Bush sur l' « axe du mal » en janvier 2002).

 

Sources :

« Mémorandum du ministère des AE de la RPD de Corée à propos du problème nucléaire », Naenara, 24 avril 2010

« Armes nucléaires : le Pentagone dévoile le nombre de ses ogives ». RIA-Novosti, 4 mai 2010

« Pour Hillary Clinton, la Corée du Nord aurait 'entre une et six armes nucléaires' », Libération, 10 avril 2010

Site de la Conférence des Parties chargée de l’examen du Traité de non-prolifération des armes nucléaires (3-28 mai 2010)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 11:00

Le 8 avril 2010, le président américain Barack Obama et le président russe Dmitri Medvedev signaient à Prague un accord de réduction des arsenaux nucléaires stratégiques des Etats-Unis et de la Russie, présenté comme historique. Le 6 avril, l'administration américaine révélait la nouvelle doctrine nucléaire des Etats-Unis, lesquels s'engagent désormais à ne pas utiliser l'arme atomique contre un adversaire qui ne la détient pas et qui respecte les règles du Traité de non- prolifération nucléaire. Les annonces quasi-simultanées de la réduction – relative - de l'arsenal nucléaire américain et des nouvelles règles d'emploi de l'arme atomique par les Etats-Unis sont-elles de bon augure pour la péninsule coréenne? Sans doute pas. En effet, si les Etats-Unis poursuivent le développement d'un système antimissile susceptible de menacer la sécurité nationale de la Russie, cette dernière se déclare prête à dénoncer le traité de réduction des arsenaux stratégiques - dont la ratification par le Sénat américain n'est d'ailleurs pas acquise. Surtout, présentant la nouvelle doctrine nucléaire américaine, le secrétaire à la Défense Robert Gates a déclaré que « toutes les options sont sur la table » concernant la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord). Face à une menace américaine persistante et en l'absence de véritable traité de paix dans la péninsule, la RPDC pourra difficilement renoncer à sa force de dissuasion.

 

Le 6 avril 2010, l'administration Obama a rendu publique sa nouvelle posture nucléaire (Nuclear Posture Review, NPR), selon laquelle « les Etats-Unis n'utiliseront pas ni ne menaceront d'utiliser des armes nucléaires contre des pays qui n'en sont pas dotés, adhèrent au Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et respectent leurs obligations en matière de non-prolifération nucléaire. »

 

En application de ces garanties de sécurité négatives, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) qui s'est retirée du Traité de non-prolifération en 2003 - comme le prévoit l'article 10 du TNP - et a effectué deux essais nucléaires en 2006 et 2009, devient la cible d'éventuelles attaques préventives américaines. Les Etats-Unis peuvent désormais frapper la Corée du Nord avec des armes nucléaires même si celle-ci utilise des armes conventionnelles contre les Etats-Unis ou leurs alliés.

 

Minuteman.jpg

Missile intercontinental américain Minuteman dans son silo de lancement. A l'heure actuelle, les Etats-Unis possèdent environ 500 missiles Minuteman, équipés d'ogives nucléaires, d'une portée de 9 600 km   

(source : Federation of American Scientists)

 

Dans un entretien accordé au New York Times le 5 avril, le président Barack Obama a décrit la Corée du Nord et l'Iran comme des pays « en marge » (« outlier »), signifiant clairement que ces deux pays sont, dans la situation actuelle, exclus des garanties de sécurité  négatives  offertes par la nouvelle doctrine américaine d'emploi de l'arme atomique. Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a réaffirmé cette position en présentant la NPR le 6 avril, affirmant que toutes les « options sont sur la table » concernant la Corée du Nord et l'Iran, une allusion à peine voilée à des frappes préventives, y compris nucléaires, contre ces deux pays.

 

Les nouvelles menaces proférées par l'administration américaine sont une source d'inquiétude tant elles nuisent à une résolution rapide de la « crise nucléaire » dans la péninsule coréenne. En effet, la RPDC soutient depuis longtemps que ses armes nucléaires constituent une force de dissuasion face à la puissance militaire américaine et en l'absence de traité de paix avec les Etats-Unis - un traité de paix demandé par la RPDC mais que les Etats-Unis refusent de négocier. Cette force de dissuasion devient d'autant plus nécessaire, voire vitale, pour la RPDC que ce pays constitue désormais la cible quasi-exclusive d'une éventuelle attaque préventive américaine.

 

Avant son élection à la présidence des Etats-Unis, le candidat Barack Obama s'était engagé à conduire une « diplomatie agressive et directe » pour résoudre les questions nucléaires nord-coréenne et iranienne. Aujourd'hui, ces promesses se sont transformées en pressions et sanctions à l'encontre d'un pays qui a quitté le Traité de non-prolifération nucléaire (la RPDC) et d'un autre accusé de violer le TNP (Iran).

 

CSNU.jpgLa nouvelle doctrine américaine d'emploi de l'arme nucléaire fait craindre que la RPDC perde toute confiance dans l'administration américaine en place depuis le début de l'année 2009. Après les discours sur un « changement de régime en Corée du Nord » tenus par l'administration Bush (2001-2008), la RPDC pouvait espérer une amélioration de ses relations avec les Etats-Unis. Malheureusement, l'administration Obama a jusqu'ici suivi une politique très hostile vis-à-vis de la RPDC : élaboration du Plan opérationnel 5029 d'attaque préventive contre la Corée du Nord, exercices militaires Key Resolve et Foal Eagle menés avec l'armée sud-coréenne, saisine du Conseil de sécurité des Nations Unies suite au lancement d'un satellite par la RPDC, adoption de sanctions, refus de discussions bilatérales. Aujourd'hui, l'annonce de possibles attaques préventives contre la Corée du Nord risque de porter un coup fatal au peu de confiance existant encore entre la RPDC et les Etats-Unis. En réaction à la nouvelle doctrine nucléaire américaine, un porte-parole du ministère nord-coréen des Affaires étrangères cité par l'agence officielle KCNA a même déclaré que la NPR « prouve que la politique américaine actuelle à l'égard de la RPDC n'est en rien différente de la politique suivie par l'administration Bush au début de son mandat quand elle tenait à faire peser une menace nucléaire sur la RPDC désignée comme 'cible de frappes nucléaires préventives'. »

 

Avec les accusations lancées sans preuves contre la Corée du Nord par les milieux médiatiques et politiques les plus conservateurs de Corée du Sud suite au naufrage d'une corvette sud-coréenne le 26 mars 2010, la dégradation des relations entre la RPDC et les Etats-Unis amoindrit encore les chances d'une reprise rapide des pourparlers à six pays (deux Corée, Etats-Unis, Chine, Russie, Japon) sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne. Dans son discours de Prague du 5 avril 2009, Barack Obama déclarait vouloir « un monde sans armes nucléaires » . Mais souhaite-t-il seulement que les pourparlers sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne reprennent?

 

Le mois d'avril 2010 a vu l'accélération de la mise en oeuvre de la nouvelle stratégie américaine de lutte contre la prolifération nucléaire, prolifération dont la Corée du Nord serait, d'après les Etats-Unis, une des premières responsables. 

 

Le 6 avril 2010, l'administration américaine a publié sa Nuclear Posture Review exposant la nouvelle doctrine d'emploi de l'arme atomique par les Etats-Unis, lesquels s'engagent à désormais « récompenser » les pays vertueux, non dotés de l'arme atomique, en ne les menaçant plus de frappes nucléaires, ce qui laisse de nombreuses « options sur la table »...

 

Le 8 avril, les Etats-Unis et la Russie on signé un nouvel accord de réduction de leurs arsenaux stratégiques, START III (Strategic Arms Reduction Treaty): à terme, les deux pays ne devraient conserver chacun « que » 1.550 têtes nucléaires et 800 vecteurs.  Il est à noter que la Russie se réserve le droit de dénoncer START III « si le développement du système antimissile américain prend des proportions susceptibles de menacer sa sécurité nationale » (Viktor Essine, chef d'état-major des Troupes de missiles stratégiques russes). Or, pour ses promoteurs, le bouclier antimissile américain doit notamment parer à la prétendue menace de missiles intercontinentaux  venus de Corée du Nord. 

 

START2010

 

Enfin, avant la conférence de révision du Traité de non-prolifération qui doit se tenir début mai à New York, l'administration américaine organisait les 12 et 13 avril à Washington un premier « Sommet sur la sécurité nucléaire » réunissant 47 pays. Une convention sur la protection physique des matières nucléaires et une convention internationale pour la suppression des actes de terrorisme nucléaire figuraient à l'ordre du jour du sommet. La RPDC et l'Iran - qui n'avaient pas été invités - furent les principaux accusés, dans une tentative grossière d'établir un parallèle entre un hypothétique « terrorisme nucléaire » et la légitime aspiration d'un pays tel que la RPDC à défendre sa souveraineté et à garantir ses intérêts vitaux, au besoin en se retirant du TNP comme le prévoit l'article 10 dudit traité.

 

La Corée du Sud a obtenu le droit d'organiser le prochain « Sommet sur la sécurité nucléaire » en 2012. Le nouvel alignement de administration sud-coréenne sur les Etats-Unis, après l'arrivée au pouvoir du président Lee Myung-bak en février 2008, semble avoir déterminé ce choix comme l'a reconnu Cho Hyun, délégué du ministère sud-coréen des Affaires étrangères pour les affaires multilatérales et globales : « La désignation de Séoul pour le prochain sommet réaffirme l'alliance solide entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, la confiance mutuelle et l'amité entre les présidents Lee Myung-bak et Barack Obama. » Déjà, en 2009, le gouvernement sud-coréen avait rejoint l'Initiative de sécurité contre la prolifération, lancée en 2003 par l'administration Bush et destinée à renforcer le blocus contre la RPDC, ce qu'avaient toujours refusé de faire ses prédécesseurs.

 

Réunir les conditions d'une reprise des pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne ne fait donc apparemment pas partie du nouveau dispositif américain anti-prolifération. Comme l'a remarqué Cheong Wook-sik, du Réseau civil pour une Corée pacifique, les menaces américaines de frappe nucléaire préventive contre la Corée du Nord constituent une violation de la déclaration conjointe adoptée le 19 septembre 2005 à l'issue de la 4eme série de pourparlers à six. De la déclaration du 19 septembre, les grandes puissances, Etats-Unis en tête, ne retiennent que l'engagement de la RPDC à abandonner ses armes et programmes nucléaires et à revenir rapidement au TNP et à l’AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique). Or, par cette même déclaration,  « les Etats-Unis affirment qu'ils ne possèdent aucune arme atomique sur la péninsule coréenne et qu’ils n’ont pas l’intention d’attaquer ou d’envahir la République populaire démocratique de Corée, an moyen d'armes nucléaires ou conventionnelles. »Tour_Yongbyon-copie-1.jpg Cheong Wook-sik observe à juste titre que cette déclaration a été adoptée alors que la RPDC s'était déjà retirée du TNP (2003) et alors qu'elle affirmait déjà posséder des armes nucléaires. Depuis 2005, cette situation n'a que peu évolué, et la RPDC a même commencé à démanteler certaines installations nucléaires [photo : destruction de la tour de refroidissement de la centrale nucléaire nord-coréenne de Yongbyon, le 27 juin 2008]. Par conséquent, en envisageant officiellement des attaques nucléaires préventives contre la RPDC, les Etats-Unis ne respectent pas la déclaration du 19 septembre 2005.

 

En l'absence de traité de paix dans la péninsule coréenne, et maintenant sans les garanties de sécurité négatives offertes par la nouvelle posture nucléaire américaine, la RPDC peut difficilement renoncer à sa force de dissuasion et risque même de la renforcer. Comment s'enthousiasmer pour la vision du « monde sans armes nucléaires » prôné par Barack Obama quand les Etats-Unis équipés – à terme – de 1.550 ogives et 800 vecteurs menacent ouvertement d'une confrontation nucléaire dans la péninsule coréenne?

 

Sources :

AAFC

Département de la Défense des Etats-Unis, Nuclear Posture Review Report, avril 2010

Département d'Etat des Etats-Unis, "North Korea Agrees To Abandon Its Nuclear Weapons Programs", 19 septembre 2005

KCNA, "Foreign Ministry Dismisses US Nuclear Plan" , 9 avril 2010

Réseau civil pour une Corée pacifique, "Nuclear Posture Review and North Korea", 13 avril 2010

RIA-Novosti, « START: le nouveau traité lie bouclier antimissile et armes stratégiques », 9 avril 2010

Yonhap, « L’organisation du prochain sommet sur la sécurité nucléaire pèsera lourd sur la Corée du Nord », 14 avril 2010

Yonhap, « Séoul cherche à ratifier les conventions internationales afin de mettre en œuvre l’accord du sommet sur la sécurité nucléaire », 15 avril 2010

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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7 mars 2010 7 07 /03 /mars /2010 16:07
John FefferPourquoi une Amérique affirmant aimer la paix refuse toujours de signer un traité avec la Corée du Nord et de mettre ainsi un terme définitif à la guerre de Corée? C'est à cette question que tente de répondre John Feffer, spécialiste américain des relations internationales, interrogé par le Korea Times. On sait que la RPDC veut un traité de paix avec les Etats-Unis et en fait une des conditions pour retourner aux pourparlers sur son programme nucléaire. Selon John Feffer, les Etats-Unis ne sont pas disposés à signer un tel traité, non parce qu'ils s'inquiètent d'être désavantagés dans des négociations avec la Corée du Nord, mais pour des raisons liées à la politique intérieure américaine.


Ce qui interpelle le public ordinaire spectateur de la crise nucléaire en Corée c'est le refus permanent des Etats-Unis - qui se présentent comme le bastion de la défense de la paix dans le monde - de signer un traité de paix avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), traité de nature à réduire les tensions dans la péninsule coréenne.


La RPDC a déclaré à de multiples reprises qu'un traité de paix est une des conditions requises pour qu'elle rejoigne les pourparlers à six pays (deux Corée, Etats-Unis, Chine, Russie, Japon) consacrés à son programme nucléaire, la RPDC s'étant retirée de ces négociations en avril 2009.


Pyongyang soutient que la question nucléaire est fondamentalement due à l'absence de traité de paix après la guerre de Corée (1950-1953), dont les combats ont pris fin grâce à un simple armistice, laissant les deux camps face à face et « techniquement » en état de guerre.


« En apparence, c'est une décision très facile à prendre », déclare John Feffer co-directeur de Foreign Policy in Focus,  groupe de réflexion basé à Washington, interrogé par le quotidien sud-coréen de langue anglaise Korea Times. Cela semble aussi être une proposition de simple bon sens.


Certains observateurs affirment que l'absence de traité de paix est due aux négociateurs américains qui verraient un tel traité comme une « récompense » accordée à une Corée du Nord accusée de mal se conduire. Mais, selon John Feffer, une analyse plus approfondie de la situation révèle que c'est bien la situation politique intérieure des Etats-Unis qui leur interdit de négocier et signer un traité de paix avec la RPDC.


US-Senate« La loi américaine dispose qu'un traité de paix doit recueillir les deux tiers des voix au Sénat. Le problème est qu'un certain nombre de sénateurs, surtout républicains, ne veulent pas signer un traité de paix avec la Corée du Nord. Ces considérations d'ordre intérieur doivent être prises en compte », déclare Feffer, ajoutant même qu'il s'agit de la « véritable raison » pour laquelle l'administration américaine est peu disposée à conclure un traité de paix en Corée.


En conséquence, la Corée du Nord devrait d'abord s'adresser à l'opinion publique américaine, les membres du Congrès des Etats-Unis étant des élus appelés à servir les intérêts de leur circonscription.


La tâche s'annonce difficile car, dans un sondage effectué en 2009 par l'institut américain Rasmussen, les électeurs américains considéraient la Corée du Nord comme un des pays faisant peser la plus grande menace sur la sécurité nationale des Etats-Unis. Un sondage effectué en février 2010 par l'institut Gallup montre que cette opinion n'a pas évolué. Pour le public américain, la Corée du Nord figure toujours, avec l'Iran, au premier rang des pays représentant « une menace critique pour les intérêts vitaux des Etats-Unis ».

 

D'après ces enquêtes, la Corée du Nord reste donc perçue de manière négative par le public américain. Or, c'est l'opinion du public américain, pas celle de l'administration américaine, qui déterminera si un traité de paix doit être signé ou non avec la RPDC.


Il se peut qu'en demandant la signature d'un traité de paix, Pyongyang néglige ce facteur. La RPDC négocie avec les envoyés de l'administration américaine chargés du dossier nucléaire, mais derrière eux se trouvent les parlementaires américains, et derrière eux se trouve encore le grand public, lequel influence les négociations en dernier ressort.


« Aux Etats-Unis, les gens ont tendance à considérer un traité de paix avec la Corée du Nord comme une sorte de concession, observe Feffer. C'est pourquoi il est si difficile de faire avancer cette question au niveau national. »


En vertu de cette analyse, pour qu'un traité de paix ait des chances d'aboutir en Corée, la RPDC devrait pratiquer un genre de « diplomatie publique » et engager une offensive de charme destinée à gagner les coeurs et les esprits du peuple américain.

 

Source : Korea Times (article du 4 mars 2010).

 

Voir aussi :

le site Foreign Policy in Focus

le site de John Feffer

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 23:48

En mars 2009, les exercices militaires Key Resolve et Foal Eagle, menés conjointement chaque année par les forces américaines et sud-coréennes, étaient les plus grands jamais organisés par leur durée et par le nombre de soldats engagés. Moins de deux mois après l'arrivée de Barack Obama à la présidence aux Etats-Unis, l'organisation de ces manoeuvres était de très mauvais augure quant à la volonté de la nouvelle administration américaine de tourner la page Bush-Cheney en Corée. Cette année, les exercices Key Resolve et Foal Eagle sont d'une moindre ampleur mais interviennent au plus mauvais moment, alors que des questions décisives restent à régler pour la reprise des relations inter-coréennes, et que des efforts diplomatiques  sont déployés pour ramener la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) à la table des négociations sur son programme nucléaire. La RPDC a prévenu qu'elle accepterait de négocier l'abandon de sa force de dissuasion nucléaire à condition que soit aussi négocié un traité de paix avec les Etats-Unis. Dans ce contexte, mener des exercices militaires en application d'un plan américain visant explicitement à mettre à bas la Corée du Nord est-il vraiment la meilleure chose à faire?


Le 17 février 2010, le Commandement combiné des forces américaines et sud-coréenne annonçait que les exercices militaires conjoints Key Resolve et Foal Eagle auraient lieu du 8 au 18 mars 2010 sur l'ensemble du territoire sud-coréen. Cette année, Key Resolve et Foal Eagle mobilisent 10 000 soldats des forces américaines stationnées en Corée du Sud et 8 000 soldats américains venus de l'étranger. Ces effectifs sont en retrait par rapport à ceux engagés l'année dernière, mais les exercices Key Resolve et Foal Eagle avaient été d'une ampleur exceptionnelle en 2009. En particulier, aucun porte-avions ne participe cette année à Key Resolve et Foal Eagle.


Même présentés comme « routiniers » et « défensifs », les exercices Key Resolve et Foal Eagle préparent l'application du plan opérationnel 5027 (OPLAN 5027), soit une offensive tous azimuts dont les buts revendiqués sont « l'élimination du régime nord-coréen » et l'anéantissement de l'armée nord-coréenne. Conçu en 1974 par les stratèges du Pentagone, le plan opérationnel 5027 a régulièrement été mis à jour pour inclure, entre autres, des frappes préventives contre la RPDC (OPLAN 5027-98) ou l'emploi de moyens antimissiles (OPLAN 5027-04).

US attack NK map SPARKTitled-KR--map-copy.jpg

Dispositif des exercices Key Resolve et Foal Eagle en 2009.
 Ce dispositif a été modifié en 2010. Par exemple, il a été annoncé
qu'aucun porte-avions ne prendrait part aux exercices cette année.
(source : Solidarity for Peace and Reunification of Korea, via le site No Base Stories of Korea)


Ces exercices militaires sont donc de nature à aggraver les tensions dans la péninsule coréenne, déjà vives après un affrontement en mer de l'Ouest (mer Jaune) entre les marines des deux Corée en novembre 2009. 


Parce que Key Resolve et Foal Eagle visent explicitement à préparer l'invasion et l'occupation de la Corée du Nord, la RPDC s'oppose fermement à la tenue de tels exercices. Le jeudi 25 février 2010, l'état-major de l'Armée populaire de Corée (APC), l'armée nord-coréenne, a ainsi accusé la Corée du Sud et les Etats-Unis de chercher délibérément l'affrontement, déclarant qu'elle ne restera pas « le spectateur passif de cette grave situation créée par les provocateurs ». En conclusion, le communiqué de l'état-major de l'APC affirmait que, si les exercices américano-sud-coréens avaient lieu malgré ses avertissements répétés, l'APC se tiendrait prête à réagir « en mobilisant tous ses moyens offensifs et défensifs, dont sa force de dissuasion nucléaire. »


En l'occurrence, les Etats-Unis jouent les pompiers pyromanes : Washington veut que la RPDC abandonne sa force de dissuasion nucléaire mais, au lieu de répondre aux offres nord-coréennes pour la signature d'un véritable traité de paix, entretient les motifs qui ont poussé la Corée du Nord à se doter de l'arme atomique.


En outre, l'annonce des exercices militaires américano-sud-coréens est intervenue alors que les deux Corée ont convenu de discuter des mesures pour faciliter l'accès à la zone industrielle inter-coréenne de Kaesong, située en Corée du Nord. Ces discussions prévues à partir du mardi 2 mars 2010 à Kaesong, doivent permettre de trouver les moyens d'améliorer les transports et les communications vers et à partir de la zone industrielle où environ 42 000 Coréens du Nord travaillent au sein de 110 entreprises sud-coréennes.


La frontière inter-coréenne est réputée être la plus militarisée du monde et les deux Corée avaient donc prévu que les militaires des deux camps discutent des moyens d'améliorer le fonctionnement de la zone industrielle de Kaesong. Mais, dans ce qui paraît être une nouvelle manoeuvre dilatoire, le ministère sud-coréen de la Défense a fait savoir que la délégation du Sud serait menée par un responsable civil du ministère de la Réunification. Il est donc peu probable que des questions aussi décisives que les transports et les communications vers la zone industrielle de Kaesong et à partir de celle-ci, reçoivent une réponse appropriée. Le fonctionnement de cette zone industrielle, symbole concret du rapprochement inter-coréen, s'en trouvera donc altéré.

 

Manif_KRFE_19022010.jpg

Manifestation devant la base américaine de Yongsan, à Séoul, le 19 février 2010.

Sur les pancartes, sont inscrits les slogans "Signez un traité de paix!", "Arrêtez Key Resolve et Foal Eagle, exercice d'invasion dirigé contre la Corée du Nord et facteur de guerre dans la péninsule coréenne!"

et "Non à la guerre, oui à la paix!

(source : Tongil News)


Tout en refusant de tenir une réunion de travail entre militaires du Nord et du Sud, propre à apaiser les tensions dans la péninsule coréenne, le gouvernement sud-coréen entend donc privilégier son alliance militaire avec les Etats-Unis, même (surtout?) au prix de la dégradation des relations inter-coréennes. Après deux ans de pouvoir, il est de plus en plus évident que le président sud-coréen Lee Myung-bak ne fera rien pour appliquer totalement les accords inter-coréens du 15 juin 2000 et du 4 octobre 2007. Il est regrettable que, vis-à-vis de la Corée, la « communauté internationale » ne réagisse que pour condamner le Nord. Les manoeuvres américano-sud-coréennes et l'attitude du gouvernement sud-coréen génèrent pourtant leur lot de difficultés en Corée, alors qu'un peu de bon sens, de sincérité entre les parties prenantes et le simple respect des accords déjà passés permettraient de surmonter  nombre de problèmes dans cette partie du monde.


 

Sources : AAFC, AFP (dépêche du 28 février 2010), Alliance coréenne des mouvements progressistes (communiqué du 18 février 2010, via le site No Base Stories of Korea), KCNA (dépêche du 25 février 2010)

 


 

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 00:01

PaixenCoréeLe 11 janvier 2010, le ministère des Affaires étrangères (MAE) de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a réitéré l'offre de la RPD de Corée d'un traité de paix dans la péninsule coréenne, en lieu et place de l'accord d'armistice de 1953. Cette proposition, conforme aux objectifs de l'éditorial conjoint du 1er janvier 2010 (Juche 99) des principaux quotidiens nord-coréens, est de nature à relancer les pourparlers, bloqués, sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne, dans la mesure où Pyongyang lie le règlement de ce dossier à l'obtention de garanties de sécurité de la part des Etats-Unis. L'AAFC publie ci-après une traduction en français de la version anglaise du communiqué du MAE nord-coréen, telle que publiée par l'agence officielle de la RPD de Corée, KCNA.

"Un an a passé depuis que le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne est resté à la croisée des chemins en raison des sérieux défis face à lui.

"La dénucléarisation de la péninsule est l'objectif de la politique poursuivie invariablement par le gouvernement de la République [populaire démocratique de Corée] en vue de contribuer à la paix et à la sécurité en Asie du Nord-Est et à la dénucléarisation du monde.

"C'est grâce aux efforts sincères et exhautifs du gouvernement de la République que des dialogues se sont tenus pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne depuis les années 1990 et que, sur cette voie, ont été adoptés des accords bilatéraux et multilatéraux aussi importants que 'l'accord-cadre RPDC-Etats-Unis' et la déclaration conjointe du 19 septembre [2005].

"La mise en oeuvre de tous les accords, cependant, a été interrompue à mi-chemin ou a capoté. Depuis lors la menace nucléaire sur la péninsule coréenne n'a pas diminué, mais a au contraire encore augmenté et, par conséquent, même la dissuasion nucléaire est apparue.

"Les échecs et les frustrations répétées dont témoigne le cours des pourparlers à six montrent que cette question ne peut pas être résolue sans confiance entre les parties concernées. Aujourd'hui encore les discussions restent bloquées par la barrière de défiance qualifiée de sanctions contre la RPDC.

"Notre conclusion est qu'il est nécessaire d'accorder une attention primordiale  à la construction d'une relation de confiance entre la RPDC et les Etats-Unis, les deux parties responsables principalement de la question nucléaire, afin de ramener sur les rails le processus de dénucléarisation de la péninsule coréenne.

"Si une relation de confiance doit être construite entre la RPDC et les Etats-Unis, il est essentiel de conclure, pour commencer, un traité de paix pour mettre fin à l'état de guerre qui est une des raisons radicales des relations bilatérales hostiles.

"Quand les parties sont dans une situation de guerre où elles peuvent braquer des armes l'une contre l'autre, la méfiance de l'autre partie ne peut jamais être réduite à zéro et les discussions elles-mêmes ne peuvent jamais bien progresser, encore moins parvenir à la dénucléarisation. En ne réglant pas une question aussi fondamentale que la guerre et la paix, aucun accord ne peut échapper à la frustation et à l'échec, comme c'est le cas aujourd'hui.

"Un traité de paix par nature devrait déjà avoir été conclu à la lumière de sa nécessité intrinsèque, indépendamment de la question nucléaire. Si un régime de paix durable avait été établi dans la péninsule coréenne depuis longtemps, la question nucléaire n'aurait pas surgi.

"Maintenant que la question de la conclusion d'un traité de paix figure dans la Déclaration conjointe du 19 septembre, il est bon d'avancer comme l'exige la pratique tirée des leçons de l'échec des pourparlers à six.

"La conclusion d'un traité de paix aiderait à mettre un terme aux relations hostiles entre la RPDC et les Etats-Unis et à encourager véritablement la dénucléarisation de la péninsule coréenne à un rythme rapide.

"Comme il a qualité à le faire, le ministère des Affaires étrangères de RPDC propose courtoisement aux parties à l'accord d'armistice un démarrage rapide des discussions pour remplacer l'accord d'armistice par un traité de paix cette année, laquelle marque les soixante ans du déclenchement de la guerre de Corée.

"Les discussions précitées peuvent se tenir soit dans le cadre d'un format séparé, comme pour la déclaration conjointe du 19 septembre, soit dans le cadre des pourparlers à six où sont actuellement conduites les discussions entre la RPDC et les Etats-Unis, au regard de leur nature et de leur signification.

"Abattre les barrières que représentent des discriminations et des méfiances telles que les sanctions pourrait conduire bientôt à l'ouverture des pourparlers à six.

"Si les parties à l'accord d'armistice espèrent sincèrement la paix, la sécurité et la dénucléarisation de la péninsule coréenne, elles ne doivent plus donner la priorité à leurs intérêts mais prendre la décision audacieuse de négocier sans retard cette question fondamentale
."

 

 

Alors que, au cours de sa visite à Pyongyang du 8 au 10 décembre 2009, l’envoyé spécial américain Stephen Bosworth et ses interlocuteurs nord-coréens auraient convenu de discuter d'un traité de paix en Corée, dans le cadre d’un dialogue à quatre (Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis et Chine), il est particulièrement regrettable que cette proposition de dialogue ait été rejetée par Washington : dès le lundi 11 janvier, le porte-parole du département d'Etat américain, P.J. Crowley, a pressé la Corée du Nord à retourner d'abord aux pourparlers à six, avant de commencer de discuter de la liste des sujets en suspens.


De même, on ne peut que déplorer l'attitude de fermeture des autorités sud-coréennes qui ont attendu mardi, après la réponse américaine, pour réagir, alors que la mise en place d'un traité de paix était l'un des points majeurs de la déclaration commune Nord-Sud du 4 octobre 2007 ayant engagé les deux Etats coréens. La primeure de l'annonce du refus sud-coréen a été laissée à l'un des "faucons" du gouvernement, le ministre de la Défense le général Kim Tae-young, qui a déclaré à des journalistes qu'il continuait à chercher l'intention cachée, selon lui, des Nord-Coréens en estimant qu'il y aurait "souvent eu par le passé des gestes de paix d'une main et des provocations d'autre part". En réponse au "geste de paix" des Nord-Coréens qui coïncide explicitement avec le 60ème anniversaire du déclenchement de la guerre de Corée, il a ainsi répliqué que l'armée sud-coréenne se tenait prête face à toute "agression" nord-coréenne. Les autorités sud-coréennes n'envisagent une éventuelle discussion de la proposition nord-coréenne qu'après un retour aux pourparlers à six et des progrès sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne.


Malgré les rejets de la déclaration nord-coréenne, M. Choe Jin-su, ambassadeur de la RPDC à Pékin, hôte des pourparlers à six, a réitéré la position de son ministère dans un entretien accordé à l'agence de presse japonaise Kyodo : selon lui, "si les sanctions [contre la RPDC] étaient allégées, les pourparlers à six pourraient commencer immédiatement." Il a ajouté que la négociation d'un traité de paix encouragerait la dénucléarisation de la péninsule coréenne "à un rythme rapide".

 



Sources :
- déclaration du MAE de la RPDC traduite de l'anglais depuis le site 
KCNA
- agence Associated Press, sur les réactions américaine, sud-coréenne et la réaffirmation de la position nord-coréenne

Voir aussi le
texte en coréen de la déclaration du MAE de RPDC

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19 décembre 2009 6 19 /12 /décembre /2009 21:28

Le 18 décembre 2009, l'agence officielle KCNA de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a confirmé une annonce du Washington Postlors de sa visite à Pyongyang, l'envoyé spécial américain Stephen Bosworth avait remis une lettre du Président Barack Obama au dirigeant Kim Jong-il, témoignant du niveau élévé atteint par les discussions bilatérales américano - nord-coréennes. La Maison Blanche a démenti des médias sud-coréens, dont l'agence Yonhap, selon lesquels Barack Obama aurait évoqué la possible ouverture à Pyongyang d'un bureau de liaison américain.

Dans une dépêche en date du 18 décembre 2009, l'agence nord-coréenne KCNA a annoncé que "le Secrétaire Général Kim Jong-il a reçu une lettre personnelle de Barack Obama, Président des Etats-Unis d'Amérique. La lettre a été transmise à Kang Sok-ju, premier vice-ministre des Affaires étrangères de RPDC, le 9 décembre par Stephen Bosworth, représentant spécial américain pour la politique de la RPDC qui visitait la RPDC."

Kang-sok-ju.jpgKang Sok-ju, premier vice-ministre des Affaires étrangères de RPDC,
et Kim Jong-il, secrétaire général du Parti du travail de Corée
et président de la Commission de la Défense nationale de RPDC (source : KCNA
)


Dans un entretien donné le 19 décembre au groupe de média sud-coréen KBS, Benjamin Chang, porte-parole adjoint du Conseil de sécurité nationale américain, a démenti comme "sans fondement" l'information, diffusée notamment par l'agence sud-coréenne Yonhap, selon laquelle le président Barack Obama aurait proposé l'établissement d'un bureau de liaison en Corée du Nord. Le principe d'un tel bureau de liaison évoque
l'ouverture annoncée à Pyongyang d'un bureau français d'action culturelle et de coopération, alors que notre pays, à l'instar des Etats-Unis, n'a pas non établi de relations diplomatiques complètes avec la RPDC.  

Ni les Américains, ni les Nord-Coréens n'ont précisé le contenu de la lettre du président Barack Obama. Par le passé, les présidents américains Bill Clinton et George W. Bush avaient aussi écrit au dirigeant Kim Jong-il pour relancer les discussions bilatérales.

Au lendemain de la visite de Stephen Bosworth en Corée du Nord, du 8 au 10 décembre derniers, qui a permis d'engager un dialogue bilatéral de haut niveau dont témoigne la lettre du président Obama, les deux parties ont évité toute annonce prématurée, tout en se félicitant
d'utiles discussions exploratoires ayant permis d'établir les points de compréhension mutuelle et de divergence, en vue d'une reprise des pourparlers à six sur la question nucléaire. En outre, Les Etats-Unis et la RPDC "ont convenu de reprendre les pourparlers à quatre [avec la Chine et la Corée du Sud] pour aboutir à un régime de paix permanent une fois que les pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne seront relancés", selon un fonctionnaire du ministère sud-coréen des Affaires étrangères auquel Stephen Bosworth a rendu compte de ses entretiens en RPDC, en ajoutant qu'il s'agissait d'une initiative nord-coréenne.

Alors que la nouvelle administration démocrate américaine a fait du multipartisme l'un des principes affichés de sa politique étrangère, les consultations en cours de Washington avec les autres Etats parties aux pourparlers à six seront manifestement un préalable à de nouvelles étapes dans le dialogue américano - nord-coréen.

Sources :
20minutes, KBS, KCNA, News Observer, Yonhap

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16 décembre 2009 3 16 /12 /décembre /2009 23:00

A l'occasion de la visite de l'envoyé spécial américain Stephen Bosworth à Pyongyang, les États-Unis et la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) ont convenu du principe d'une reprise des pourparlers entre les deux Corée, les Etats-Unis et la Chine visant à remplacer par un véritable traité de paix l’accord d'armistice de 1953. De telles négociations, suspendues depuis 1999, seraient dans l'intérêt de toutes les parties à commencer par la RPDC et les Etats-Unis.

 

Le remplacement du cessez-le-feu de 1953 par un traité de paix est une question en suspens depuis la fin de la Guerre de Corée. 

 

Des pourparlers à quatre pays (Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis et Chine) visant à remplacer l'accord d'armistice du 27 juillet 1953 débutèrent en 1997 mais furent interrompus deux ans plus tard, faute de consensus quant à la participation de la Corée du Sud qui n'est pas partie à l'accord de 1953, lequel fut seulement signé par le général Nam Il, au nom de la RPDC et de la République populaire de Chine, et par le lieutenant-général Harrison, au nom des Etats-Unis et des forces engagées sous le drapeau des Nations-Unies.

 

JoMyongrok-Clinton_11102000.jpgMalgré l'interruption des pourparlers à quatre, le président américain Bill Clinton reçut en octobre 2000 à la Maison Blanche le vice-maréchal Cho Myong-rok, premier vice-président de la Commission de la Défense nationale de la RPDC. Quelques jours plus tard, la secrétaire d'Etat Madeleine Albright rencontrait le dirigeant Kim Jong-il à Pyongyang. Dans le sillage du rapprochement inter-coréen marqué par l'historique sommet Nord-Sud de juin 2000, la signature d'un traité de paix entre les Etats-Unis et la RPDC paraissait alors à portée de main. Un déplacement du président Clinton en RPDC avait même été envisagé avant d'être annulé compte tenu de la proximité des élections présidentielles américaines. Puis arriva l'administration Bush qui classa la Corée du Nord dans l' « axe du mal » et attaqua l'Irak, un événement qui incita un peu plus la RPDC à se doter d'une force de dissuasion nucléaire.

 

Au cours de sa visite à Pyongyang du 8 au 10 décembre 2009, l’envoyé spécial américain Stephen Bosworth et ses interlocuteurs nord-coréens auraient convenu de discuter d'un traité de paix en Corée, dans le cadre d’un dialogue réunissant la Corée du Nord, la Corée du Sud, les Etats-Unis et la Chine.

 

Les Etats-Unis et la RPDC « ont convenu de reprendre les pourparlers à quatre pour aboutir à un régime de paix permanent une fois que les pourparlers à six sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne seront relancés », a reconnu un fonctionnaire du ministère sud-coréen des Affaires étrangères auquel Stephen Bosworth a rendu compte de ses entretiens. « C'est la Corée du Nord qui a demandé en premier que la question soit examinée dans le cadre des négociations à quatre », a ajouté ce responsable.
 

Les États-Unis ont réaffirmé qu'ils ne participeraient pas à des négociations de paix sans la présence de la Corée du Sud, répondant ainsi aux inquiétudes exprimées par le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Yu Myung-hwan juste avant la visite de Bosworth en RPDC.

 

Le 2 décembre, au cours d'un forum organisé à Séoul sur l'avenir du Nord-Est asiatique, Yu a déclaré que la question d'un traité de paix pour la péninsule coréenne, régulièrement soulevée par la RPDC, était seulement destinée à détourner l'attention du monde de la question du nucléaire en gagnant un temps utile au développement d'un arsenal nucléaire. En conséquence, un traité de paix ne devrait être adopté qu'après une dénucléarisation « complète, irréversible et vérifiable » de la RPDC. En outre, toujours selon le chef de la diplomatie sud-coréenne, la RPDC pourrait s'appuyer sur un éventuel traité de paix pour demander le retrait des troupes américaines de la péninsule coréenne.

 

Cette réaction du gouvernement sud-coréen intervenait après un nouvel appel de la RPDC à « l'établissement d'un mécanisme de maintien de la paix » dans la péninsule coréenne, lancé dans le Rodong Sinmun, organe du Parti du travail de Corée.

 

Le 23 novembre, on pouvait ainsi lire dans le Rodong Sinmun :

 

« La question de la suppression de tout danger de guerre dans la péninsule coréenne et de la prévention d'un conflit armé entre le nord et le sud ne pourra être fondamentalement résolue que lorsque les Etats-Unis abandonneront leur politique hostile à l'égard de la RPDC et remplaceront l'accord d'armistice par un accord de paix. Seul l'établissement d'un mécanisme de maintien de la paix pourra transformer la relation entre la RPDC et les Etats-Unis, lesquels restent techniquement en état de guerre, en une relation pacifique. »

 

ManifSeoul 15122009La signature d'un traité de paix avec les Etats-Unis est une demande récurrente de la RPDC. Les Etats-Unis refusent toujours la conclusion d'un tel traité, prétextant l'existence du programme nucléaire militaire nord-coréen. Cette analyse ne fait pas l'unanimité en Corée du Sud (ici un manifestant à Séoul le 15 décembre 2009, photo : Reuters) et aux Etats-Unis où plusieurs organisations réunies au sein de la Campagne nationale pour mettre fin à la Guerre de Corée (National Campaign to End the Korean War) avancent au moins dix raisons pour transformer au plus vite l'accord d'armistice de 1953 en un véritable traité de paix :

 

1- Les Etats-Unis et la RPDC restent techniquement et légalement en guerre. L'accord d'armistice de 1953 n'a fait que mettre fin aux combats de la Guerre de Corée. Après plus d'un demi-siècle, aucun traité de paix n'est venu remplacer cet accord.

 

2- La persistance du conflit est coûteuse pour les Etats-Unis. La signature d'un traité de paix épargnerait aux Etats-Unis les milliards de dollars dépensés chaque année pour maintenir 28 500 soldats dans une centaine de bases en Corée du Sud.

 

3- L'état de guerre gaspille des ressources. Actuellement, la Corée du Nord et la Corée du Sud consacrent respectivement 3 milliards et 26 milliards de dollars au budget de leurs armées. Ces dépenses militaires déraisonnables détournent des ressources critiques et en diminution, pourtant nécessaires à la satisfaction de besoins humains.

 

4- L'état de guerre mène à la militarisation. L'état de guerre est la principale source de tension en Corée. Cela sert d'excuse aux efforts militaires massifs de la Corée du Nord et de la Corée du Sud, mais aussi du Japon et de la Chine. La menace d'une guerre justifie en Corée du Nord la priorité donnée à l'armée, le développerment de l'arme nucléaire et l'empêchement de toute contestation. La Corée du Sud utilise aussi la menace d'une guerre pour justifier la Loi de sécurité nationale qui réduit au silence des opposants politiques. Cette menace permet également aux Etats-Unis et à la Corée du Sud d'un côté, à la Corée du Nord de l'autre, de se livrer à de terrifiants exercices militaires.

 

5- L'état de guerre aboutit à une diplomatie inefficace. Sans relations diplomatiques, sans la désignation d'un ambassadeur et l'installation d'une ambassade en Corée du Nord, il n'y a aucun moyen de discuter de questions épineuses telles que la dénucléarisation, les réfugiés et les droits de l'homme.

 

6- La confrontation n'a pas fonctionné. L'administration Bush a suivi la ligne dure d'une politique de changement de régime en Corée du Nord, en incluant cette dernière dans l' « axe du mal » et en la menaçant d'une attaque nucléaire préventive conformément à la révision de la doctrine nucléaire américaine de 2002. Cette politique de confrontation a produit l'effet inverse de celui recherché puisque la Corée du Nord a développé et testé des armes nucléaires et des missiles à longue portée.

 

7- La paix mènera au désarmement. Maintenant que la Corée du Nord a été retirée de la liste des Etats soutenant le terrorisme, il temps de faire la paix. La Corée du Nord a clairement fait connaître son intention de renoncer à ses armes nucléaires en échange d'un traité de paix, d'une aide économique et de garanties de sécurité de la part des Etats-Unis.

 

8- La paix encouragera la vérité et la réconciliation. La paix offrira à tous les pays l'espace et la liberté nécessaires pour examiner les horreurs de la Guerre de Corée et tirer les leçon du passé. Elle permettra de cicatriser les vieilles blessures, alors que toutes ces souffrances persisteront en l'absence de paix.

 

9- La paix favorisera une réunification pacifique. Les deux Corée ont des ministres en charge de la Réunification et des projets pour une réunification par création d'une fédération ou plus graduelle. Un traité de paix contribuera à apaiser les relations inter-coréennes et à permettre au peuple coréen de parvenir à réunifier pacifiquement son pays divisé.

 

10 – La paix bâtira la confiance et des relations amicales. La paix conduira à une normalisation des relations entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Et des relations normalisées sont essentielles pour bâtir la paix, l'amitié et la coopération dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est. Plus de 155 pays ont des relations normalisées et pacifiques avec la Corée du Nord, y compris presque tous les pays qui ont participé à la Guerre de Corée. Une fois les relations normalisées, il sera possible pour les familles coréennes séparées résidant aux Etats-Unis de se réunir avec leurs proches de Corée du Nord.

 

Même d'un point de vue américain, la conclusion d'un véritable traité de paix en Corée serait donc une bonne chose. Pour ceux qui admettent que le programme nucléaire nord-coréen est le résultat des tensions qui prévalent dans la péninsule coréenne depuis 1953, vouloir que la RPDC renonce à sa force de dissuasion nucléaire avant toute discussion sérieuse sur l'instauration d'un système de sécurité collective et de prévention des conflits en Corée, revient à tenter de convaincre un mouton que le loup pourrait devenir végétarien.

 

Sources :

Campagne nationale pour mettre fin à la Guerre de Corée

KCNA

Xinhua

Yonhap


 

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