Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 22:09

Après avoir obtenu le feu vert de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le Japon a déverser dans l'océan, à compter du 22 août 2023, des eaux radioactives provenant de la centrale nucléaire de Fukushima et ayant été traitées. Le volume porte sur 1,34 million de tonnes d'eaux radioactives qui étaient stockées, à la suite de l'accident survenu dans la centrale en 2011. Cette décision des autorités nippones soulève des inquiétudes et une vague de protestation dans l'ensemble de la péninsule coréenne. 

La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi après l'accident de 2011

La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi après l'accident de 2011

Alors que le gouvernement du président sud-coréen Yoon Seok-yeol évite des critiques trop ouvertes contre le Japon dont il cherche à se rapprocher, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a vivement condamné le Japon, dans un communiqué en date du 24 août 2023 cité par l'agence nord-coréenne KCNA : 

Il est indéniable que le rejet dans la mer d’eaux polluées contenant de grandes quantités de matières radioactives constitue un acte contraire à l’éthique, qui détruit l’environnement géoécologique et menace l’existence de l’humanité.

Le Japon trompe la communauté internationale et se moque d'elle en prétendant que l'eau nucléaire polluée a été filtrée par un équipement de purification des polynucléides pour « nettoyer l'eau ». Mais il a été scientifiquement vérifié que « l’eau propre » contient encore une grande quantité de radionucléides extrêmement dangereux, notamment du césium, du strontium et du ruthénium ainsi que du tritium.

Cela a été reconnu par la Tokyo Electricity Company, exploitant de la centrale nucléaire de Fukushima, en septembre 2017.

En mai dernier, du césium à un taux 180 fois supérieur à la valeur standard a été détecté dans le corps de poissons capturés dans les eaux au large de la préfecture de Fukushima, déclenchant un tollé au sein de la communauté internationale.

Des manifestations de protestation ont été organisées en République de Corée (Corée du Sud), alors que les Coréens ont diminué leur consommation de produits de la mer - ce qui a un lourd impact négatif sur les secteurs de la pêche et de la restauration. Pour faire face à ces inquiétudes, les autorités sud-coréennes ont intensifié les inspections et les contrôles et annoncé qu'elles ne lèveraient pas l'interdiction d'importer des fruits de mer en provenance de la région de Fukushima, malgré les pressions de Tokyo en ce sens. 

Sources : 

Partager cet article
Repost0
18 juillet 2023 2 18 /07 /juillet /2023 19:08

Si la période de la mousson cause régulièrement des inondations meurtrières dans l'ensemble de la péninsule coréenne, le bilan de ces derniers jours est particulièrement élevé pour ce mois de juillet 2023 : la République de Corée (Corée du Sud) déplore 50 morts selon un premier bilan, provisoire, alors que de très fortes précipitations étaient encore attendues jusqu'au 20 juillet. Si la République populaire démocratique de Corée (Corée du Nord) n'avait pas encore communiqué de bilan chiffré, les médias officiels ont souligné la nécessité de prévenir des catastrophes naturelles auxquelles la moitié nord de la péninsule est encore plus exposée que le sud. 

Maisons effondrées à Yecheon, dans la province sud-coréenne du Gyeongsang du Nord

Maisons effondrées à Yecheon, dans la province sud-coréenne du Gyeongsang du Nord

Le bilan est dramatique, les pluies de mousson ayant été aggravées par le phénomène climatique El Nino consistant en un réchauffement de la partie est de l'océan Pacifique sud : la Corée du Sud compte d'ores et déjà 50 morts - dont 19 personnes seulement à Yecheon, dans un glissement de terrain - et plus de 30 000 hectares de terres ont été détruits. Après s'être rendu à Yecheon, le président Yoon Seok-yeol a appelé à une mobilisation accrue pour faire face aux effets du changement climatique, en renforçant la prévention. Adoptant un discours anticapitaliste, il a appelé, le 18 juillet 2023, à une contribution des "cartels" et fustigé la corruption de grands groupes, afin de pouvoir faire face aux effets des inondations :   

Il faut supprimer toutes les subventions accordées aux cartels corrompus et cartels d'intérêt et l'argent économisé doit être utilisé pour se rétablir des dégâts causés par les pluies torrentielles puis pour les dédommagements.

Au Nord, l'agence officielle KCNA a mis en exergue les déplacements du Premier ministre Kim Tok-hun dans les zones plus exposées, en soulignant la responsabilité qui incombe aux cadres et travailleurs du secteur agricole qui 

doivent être responsables de la gestion et du fonctionnement des installations de drainage et du renforcement des mesures de prévention contre les catastrophes côtières en prévision et en réponse aux phénomènes météorologiques désastreux, tels que les fortes pluies, les typhons et les raz de marée

Au bilan humain inconnu au Nord s'ajoutent les effets sur les terres agricoles, alors que la RPDC reste lourdement exposée à l'insécurité alimentaire, faute notamment de disposer de suffisamment de terres arables.

L'ensemble de la péninsule coréenne est l'une des zones au monde où le réchauffement climatique a l'un des plus forts impacts en termes d'inondations et de sécheresses. La prise de conscience - partagée par les deux gouvernements coréens - témoigne que la défense de l'environnement constitue un enjeu planétaire, impliquant un devoir de solidarité puisque les comportements dans les autres régions du monde causent indirectement des morts en Corée.

Sources : 

Partager cet article
Repost0
22 juin 2023 4 22 /06 /juin /2023 23:04

Ancienne présidente de la République d'Indonésie de 2001 à 2004, Megawati Soekarnoputri, qui est aussi la fille de l'ancien président Soekarno, est toujours l'une des figures les plus écoutées de la scène politique indonésienne. En déclarant le 13 juin 2023 que la Corée du Nord pouvait constituer un exemple pour son pays afin de développer un programme nucléaire, elle a ouvert un débat dans un pays qui a choisi, à ce jour, de ne pas développer de programme nucléaire civil ni a fortiori militaire. 

Megawati Soekarnoputri à la cérémonie d'investiture du président sud-coréen Yoon Seok-yeol, en 2022

Megawati Soekarnoputri à la cérémonie d'investiture du président sud-coréen Yoon Seok-yeol, en 2022

Selon les propos de l'ancienne présidente indonésienne rapportés par The Djakarta Post, l'Agence nationale pour la recherche et l'innovation devrait commencer à construire un réacteur nucléaire - mais sans préciser s'il s'agit de nucléaire civil ou militaire. En 2014, le gouvernement indonésien a considéré que disposer de centrales nucléaires constituait "la dernière option" en matière d'énergie, l'accent étant mis sur le charbon, le gaz naturel et les énergies renouvelables. 

Citant toujours la Corée du Nord, Megawati Soekarnoputri a relevé que les contraintes financières ne devaient pas constituer un obstacle à un programme nucléaire, et qu'il s'agissait - estimait-elle - d'une question de ressources humaines. Ce faisant, elle rejoint implicitement les analyses quant au manque d'efficacité des sanctions internationales pour dissuader Pyongyang de poursuivre son programme militaire nucléaire. L'ancienne chef de l'Etat considère que l'Indonésie devrait ainsi être en mesure de rattraper d'autres pays plus avancés en matière de technologie nucléaire.

En levant ainsi un tabou sur la question nucléaire, tout en restant évasive sur les finalités, civiles ou militaires, Megawati Soekarnoputri s'inscrit dans un débat qui dépasse l'Indonésie. Pour sa part, la Corée du Sud - qui manque d'énergies fossiles - a largement fait le choix du nucléaire civil en matière d'énergie - et une majorité de Sud-Coréens sont par ailleurs désormais favorables à ce que leur pays se dote de l'arme nucléaire, pour ne plus dépendre du parapluie américain. En ce qui la concerne, la Corée du Nord considère également le nucléaire civil comme une option pour faire face aux pénuries d'énergie.

Source : 

Partager cet article
Repost0
10 juin 2023 6 10 /06 /juin /2023 20:20

Du 8 au 11 juin 2023, le Congrès mondial des Verts se réunit à Séoul, en République de Corée (Corée du Sud), avec comme mot d'ordre : "unir et responsabiliser le mouvement vert mondial". Réseau international des mouvements et partis politiques adhérents de la Charte des Verts mondiaux (soit 87 partis politiques et 9 organisations), le Congrès mondial des Verts (en anglais, Global Greens) organise sa cinquième réunion mondiale - et la première en Asie - après celles de Canberra en 2001, Sao Paulo en 2008, Dakar en 2012 et Liverpool en 2017. Le choix de la République de Corée rend compte du dynamisme du parti écologiste au pays du Matin calme, alors que l'implantation politique des Verts reste plus lente en Asie que sur les continents européen et américain. 

Le Parti Vert de Corée souhaite la bienvenue au Congrès mondial

Le Parti Vert de Corée souhaite la bienvenue au Congrès mondial

Les six principes de la Charte des Verts mondiaux, dont la signature en 2001 à Canberra a conduit à la création du Congrès mondial des Verts, sont la sagesse écologique, la justice sociale, la démocratie participative, la non-violence, le développement durable et le respect de la diversité. Il s'agit d'une structure internationale flexible, visant à fédérer les actions menées par les signataires de la Charte. Le réchauffement climatique et le nucléaire se sont affirmés comme deux des thèmes majeurs des rencontres internationales.

Hôte du Congrès, le Parti Vert de Corée, fort de plus de 10 000 membres (soit un nombre d'adhérents comparable à celui d'Europe Ecologie les Verts), a été constitué, sous sa forme actuelle, en mars 2012 - peu après la catastrophe de Fukushima, qui avait déclenché une vague de solidarité dans toute la Corée. 

Le mode de scrutin propre à la Corée, presque exclusivement majoritaire (une partie des sièges à l'Assemblée nationale sont toutefois attribués au scrutin proportionnel de liste, avec un seuil à 3 %), a entravé le développement du Parti Vert de Corée, qui jusqu'à présent n'a pas obtenu d'élus aux scrutins nationaux ni locaux. Le meilleur résultat aux élections législatives a été enregistré en 2016, avec 182 000 voix (0,77 %) pour la liste nationale qui était conduite par la réalisatrice Hwang Yoon, plaçant le parti au huitième rang national. En 2020, 59 000 voix ont été recueillies (0,21 %). Ces résultats sont toutefois loin de refléter le degré d'adhésion à l'écologie dans l'opinion publique sud-coréenne.

Outre les questions environnementales et le pacifisme, conduisant à une critique du colonialisme et de l'impérialisme occidentaux, le Parti Vert de Corée met aussi l'accent sur les droits des femmes et des minorités LGBTQIA+, ainsi que l'instauration du revenu universel de base, traduisant l'inscription des écologistes sud-coréens dans les débats qui animent la société.

Sources : 

Partager cet article
Repost0
29 mai 2023 1 29 /05 /mai /2023 19:42

Les 29 et 30 mai 2023, la République de Corée (Corée du Sud) organise pour la première fois un sommet avec les pays membres du Forum des îles du Pacifique, organisation internationale de coopération régionale créée en 1971 (jusqu'en 2000, sous le nom de Forum du Pacifique Sud) et constituant la principale instance politique d'échanges internationaux dans le Pacifique Sud. Cette initiative conforte les ambitions internationales de Séoul et permet de renforcer les coopérations avec les membres du Forum des îles du Pacifique - dont l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de nombreux Etats insulaires, parmi lesquels Fidji (qui abrite le siège de l'organisation à Suva) et deux territoires français ayant un statut particulier, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, Wallis et Futuna étant pour sa part observateur du Forum des îles du Pacifique. 

L'entrée du sommet Corée - îles du Pacifique, sous haute protection

L'entrée du sommet Corée - îles du Pacifique, sous haute protection

Organisé sur le thème "Vers une prospérité commune : renforcer la coopération avec la région du Pacifique", le sommet vise à développer les échanges, notamment avec la République de Corée, en dépassant l'antagonisme sino-américain qui donne lieu à une forte concurrence entre les deux puissances dans une région d'intérêt stratégique majeur : alors qu'en avril 2022 un accord de sécurité a été conclu entre la Chine et les îles Salomon, un pacte de sécurité a été signé en mai 2023 entre les Etats-Unis et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. En octobre 2022, les îles Salomon s'étaient aussi opposées à une première version de la déclaration de partenariat entre les Etats-Unis et le Forum des îles du Pacifique en raison de plusieurs références indirectes à la Chine. 

Comme l'a précisé Moetai Brotherson, président (indépendantiste) de la Polynésie française, le sommet permet d'envisager des échanges avec la Corée du Sud dans de nombreux domaines : les énergies renouvelables, l'aquaculture ou encore la construction automobile - alors que les sujets d'environnement, au premier rang desquels le réchauffement climatique, constituent une priorité des pays membres du Forum. Moetai Brotherson, dont c'est le premier rendez-vous international depuis son élection, a manifesté un intérêt plus particulier pour le secteur du numérique. 

Séoul compte aussi gagner des soutiens pour sa candidature à l'exposition universelle de 2030. Le président Yoon Seok-yeol a multiplié les sommets bilatéraux en marge de la rencontre (avec 10 chefs d'Etat et de gouvernement : îles Cook, Kiribati, Marshall, Niue, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Salomon, Tonga, Tuvalu et Vanuatu), la République de Corée a également établi des relations diplomatiques avec Niue, île néo-zélandaise disposant d'un statut d'autonomie qui lui permet de mener sa propre politique étrangère.

Sources : 

Partager cet article
Repost0
8 avril 2023 6 08 /04 /avril /2023 21:48

Les toitures offrent des espaces privilégiés pour développer l'agriculture urbaine, en permettant de récupérer la chaleur perdue par le toit - des panneaux photovoltaïques pouvant par ailleurs compléter l'apport en énergie renouvelable. Alors que de premières serres productives sont apparues sur les toits de deux bâtiments de la chaîne de distribution Eli Zabar à New York en 1995, les serres en toitures se sont aussi étendues à l'Asie - sur le toit d'un hôtel de Bangkok, le toit de l'université d'agriculture chinoise à Shengze ou encore dans le quartier de Mapo, à Séoul, à l'initiative de l'organisation d'agriculture urbaine Pajeori. La République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) n'est pas en reste - du moins à Pyongyang, dans un contexte de développement urbain.

Toiture végétalisée d'une garderie, à Pyongyang

Toiture végétalisée d'une garderie, à Pyongyang

En publiant un article en octobre 2021, le journal des Coréens du Japon Chosun Sinbo rendait compte de l'utilisation de la serre en toiture d'une garderie à Pyongyang non seulement pour végétaliser l'espace urbain (la vue aérienne semblant dessiner un parc), mais aussi à des fins agricoles, puisqu'étaient produits des fraises, du piment rouge, des tomates et des concombres. La serre recycle les eaux usées d'une piscine pour produire un étang artificiel et utilise des excrétions de poisson comme fertilisant naturel. Ces productions de fruits et légumes à proximité immédiate des lieux de consommation limitent l'impact environnemental des transports.

Aperçu des productions de la serre en toiture de la garderie à Pyongyang

Aperçu des productions de la serre en toiture de la garderie à Pyongyang

Deux des difficultés de l'utilisation des serres en toitures sont le bilan énergétique global et la rentabilité économique des projets. Ces problématiques se posent différemment dans le cas nord-coréen, où l'autoproduction est encouragée, dans un contexte plus général d'insuffisance de la production agricole par rapport aux besoins.

Le cas de la serre en toiture d'une garderie à Pyongyang n'apparaît pas isolé. Dans un article publié le 5 avril 2023, l'agence officielle nord-coréenne KCNA a rendu compte, par des photos, que l'usine de produits d'hygiène dentaire de Pyongyang avait aussi mis en place une serre en toiture - sans préciser toutefois la nature de la production, ni sa finalité. 

Serre en toiture de l'usine de produits d'hygiène dentaire de Pyongyang

Serre en toiture de l'usine de produits d'hygiène dentaire de Pyongyang

Sources :

- Guillaume Morel Chevillet, "Les serres sur toitures. Des outils de production pérennes qui s'inscrivent dans le métabolisme urbain ?", in Pour, 2018 2/3 (n° 234-235), p. 83-92.
- KCNA

Partager cet article
Repost0
17 septembre 2022 6 17 /09 /septembre /2022 20:57

Promulguée le 16 août 2022 par le président américain Joe Biden, la loi sur la réduction de l'inflation (en anglais : Inflation Reduction Act, IRA) comporte une disposition qui a créé un contentieux avec la République de Corée (Corée du Sud) : en instaurant un crédit d'impôt (jusqu'à 7 500 dollars) pour tout achat d'un véhicule électrique assemblé en Amérique du Nord, la loi IRA exclut les véhicules assemblés en Corée du Sud, notamment ceux des marques Hyundai et Kia. Protestant contre une mesure jugée discriminatoire par les constructeurs sud-coréens, Lee Do-hoon, vice-ministre des Affaires étrangères de la République de Corée, a annoncé qu'il se rendrait aux Etats-Unis du 19 au 23 septembre pour s'entretenir à ce sujet avec des responsables américains au Gouvernement et au Congrès, notamment Jose W. Fernandez, sous-secrétaire d'Etat à la croissance économique, à l'énergie et au développement. 

A droite : Jose W. Fernandez. A gauche : Lee Do-hoon. A droite : Jose W. Fernandez. A gauche : Lee Do-hoon.

A droite : Jose W. Fernandez. A gauche : Lee Do-hoon.

C'est dans des négociations difficiles que s'est engagée la République de Corée : en tentant de faire revenir les Etats-Unis sur le champ d'application d'un crédit d'impôt pour l'achat par les ménages américains d'une voiture électrique, dont sont exclus les véhicules assemblés à l'étranger, elle cherche à remettre en cause une mesure de protectionnisme économique (et de relocalisation industrielle) populaire dans l'opinion publique américaine - qui plus est avant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis. 

Pour y parvenir, Séoul devra s'employer à mobiliser tous ses relais aux Etats-Unis. Le président Yoon Suk-yeol a ainsi rencontré le 16 septembre Larry Hogan, gouverneur du Maryland, et son épouse d'origine coréenne, Yumi Hogan, en déplacement dans la péninsule coréenne, pour qu'ils puissent obtenir des avantages équivalents à ceux des véhicules assemblés aux Etats-Unis pour les constructeurs coréens.

Quelques jours plus tôt, Ahn Duk-geun, ministre du commerce, s'était rendu aux Etats-Unis pendant une semaine et avait obtenu que s'engagent des discussions de haut niveau, en vue de réduire l'impact de la mesure de la loi IRA sur les entreprises sud-coréennes : 

Il n'est pas facile d'un point de vue pratique de modifier la loi avant les élections de mi-mandat aux Etats-Unis en novembre. Mais nous restons ouverts à toutes les possibilités et recherchons diverses mesures pour trouver des solutions avec le Congrès américain et son gouvernement

C'est dans ce contexte que Lee Do-hoon, vice-ministre des Affaires étrangères, a annoncé le 15 septembre qu'il se rendrait à son tour aux Etats-Unis pour discuter de la loi IRA. Lee Do-hoon est un diplomate expérimenté, qui connaît bien ses interlocuteurs américains après avoir été un des principaux négociateurs pour Séoul dans les pourparlers multilatéraux sur le nucléaire nord-coréen pendant la présidence de Moon Jae-in.

Alors que l'opinion sud-coréenne reste prompte à renouer avec l'anti-américanisme, les gestes de bonne volonté qu'apporteront les Etats-Unis seront aussi de nature à montrer leur volonté de renouer véritablement avec une approche davantage multilatérale des relations internationales, qui plus est à l'égard d'un de leurs principaux alliés en Asie de l'est.

 

Sources : 

Partager cet article
Repost0
19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 22:02

Du 8 au 11 août 2022 des pluies d'une ampleur exceptionnelle ont frappé la péninsule coréenne, et tout particulièrement la région de Séoul et le centre du pays. Des images spectaculaires - montrant les rues devenues des fleuves - ont traduit des dégâts matériels considérables, et aussi - et surtout - des pertes humaines. La République de Corée (Corée du Sud) a déploré 15 morts tandis que 5 personnes sont portées disparues. L'Association d'amitié franco-coréenne présente ses condoléances aux familles des victimes.

Vue du fleuve Han, inondé, qui traverse Séoul, le 10 août 2022

Vue du fleuve Han, inondé, qui traverse Séoul, le 10 août 2022

Si la période estivale, chaude et humide, est traditionnellement propice à des pluies torrentielles dans la péninsule coréenne, l'ampleur des catastrophes humaines et matérielles en août 2022 traduit l'impact du réchauffement climatique sur la Corée - le bilan étant encore plus lourd que celui de l'année 2011

 

Dans l'arrondissement de Dongjak au sud de Séoul, un record de 381,5 mm de pluie a été enregistré le 8 août, dépassant le niveau déjà exceptionnel de 354,7 mm enregistré en 1920. Les données ainsi recueillies sont sans équivalent depuis la mise en place d'un système météorologique moderne dans la péninsule en 1907, il y a 115 ans. 

 

Dans le nord, le quotidien Rodong Sinmun du Parti du travail de Corée a qualifié la situation de "désastreuse". Le fleuve Taedong, qui traverse Pyongyang, a débordé. Alors que la situation alimentaire est déjà critique, la priorité a été donnée à la préservation des terres agricoles, un délestage ayant été opéré au niveau du barrage écluse de la mer de l'Ouest, près de Nampo. 

 

Les inondations des routes, des maisons et des véhicules ont entraîné le déplacement de populations - alors que la mort d'une fillette et de sa mère, tuées dans leur logement semi-enterré a constitué l'un des éléments les plus poignants du drame qui a touché les Coréens. 

 

Au sud, les système de drainage et d'évacuation des eaux ont été modernisés depuis les inondations de 2011.  Mais dans la course contre la montre engagée entre l'homme et la nature face à une des conséquences du réchauffement climatique, il importe d'agir sur les causes des inondations. L'enjeu dépassé les frontières de la Corée. En ce mois d'août 2022, nous sommes tous des Coréens.

 

Sources :

Partager cet article
Repost0
11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 21:52
Des carreaux de pavage produits dans l'usine de recyclage de Hamhung (capture d'écran KCTV, 3 avril 2021)

Des carreaux de pavage produits dans l'usine de recyclage de Hamhung (capture d'écran KCTV, 3 avril 2021)

En juin 2022 s'est tenue pendant une semaine une réunion des Etats parties aux conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm (BRS), en vue notamment de lutter contre la pollution par les déchets plastiques et chimiques. Compte tenu des limitations des déplacements de leurs ressortissants dans le contexte de la pandémie, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) était représentée par son ambassade à Genève. Cette participation témoigne d'un intérêt nouveau pour les questions de pollution liées aux déchets dans le nord de la péninsule.

Pendant longtemps, les questions de pollution ont constitué une préoccupation mineure en Corée du Nord. De fait, le pays n'était pas vraiment entré dans l'ère de la société de consommation et les déchets plastiques, relativement peu nombreux, faisaient l'objet d'un taux de gaspillage élevé. Mais l'accent porté sur les industries de bien de consommation, tout particulièrement après l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-un en 2011, s'est traduit par un accroissement des déchets plastiques, les Nord-Coréens découvrant - à l'instar des Occidentaux pendant les Trente Glorieuses les qualités du plastique, matériau abondant et peu coûteux. Mais la pollution plastique, inédite, s'est traduite par des rejets significatifs dans les mers bordant la péninsule coréenne. Parallèlement, il était procédé à d'importantes importations de produits plastiques de Chine : les importations de plastiques ont atteint 338 millions de dollars en 2019.

 

La pandémie liée au Covid-19 s'est ensuite traduite par une réduction drastique des échanges avec la Chine, dès le début de l'année 2020. Comme en a rendu compte le site spécialisé 38 North dans un article approfondi de Martyn Williams du 15 juin 2021, la nouvelle donne économique a conduit les autorités nord-coréennes à mener des campagnes en faveur du recyclage - du recyclage des déchets en général, la part des plastiques y étant significative. Des émissions de télévision soulignant que "les déchets sont un trésor" ont encouragé les habitants à changer leurs habitudes en procédant à un recyclage systématique des déchets. Des usines de recyclage ont été créées et agrandies, notamment à Hamhung. Soixante-dix centres d'approvisionnement en produits recyclés ont été mis en place dans l'ensemble du pays.

 

Si le recyclage des déchets a répondu à des impératifs économiques (faire face à des pénuries de biens qui étaient importés tout en développant des industries de substitution aux importations) dans un contexte marqué par les sanction internationales, il a aussi conduit à un changement drastique des pratiques de consommation. Etabli en Corée du Sud, et visiteur régulier de la Corée du Nord avant la fermeture de ses frontières pour faire face au Covid, le Docteur Bernhard J. Seliger a fait part, dans un article au Korea Times, que les deux Etats coréens avaient un intérêt commun à lutter contre la pollution plastique, qui affecte de manière globale la péninsule et les eaux environnantes. Dans ce domaine, le Sud dispose d'une expertise scientifique reconnue. Nous ne pouvons que souscrire à ce constat de bon sens : face à l'urgence climatique que révèle (entre autres) la pollution plastique, la solidarité ne doit pas avoir de frontières.

 

Sources :

- Martyn Williams, "Turning Waste into Treasure : North Korea's Recycling Push", 38 North, 15 juin 2021 ;

- Minwoo Park, "The way to survive : North Korea ramps up recycling amid sanctions and pandemic", Reuters, 16 juin 2021 ; 

- Sunny Um, "North Korea faces serious plastic waste problem", Maritime Fairtrade, 5 juin 2022 ;

- Bernhard J. Seliger, "Plastic waste : common scourge of South and North Korea and source of future cooperation", Korea Times, juin 2022.

Partager cet article
Repost0
16 septembre 2018 7 16 /09 /septembre /2018 11:34

Le mardi 11 septembre 2018, l’Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) a organisé, à l'initiative de Pierre Beltante, la visite d’une ferme maraîchère et de menthe poivrée, pour la délégation générale de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) en France. S.E. M. Kim Yong-Il, délégué général, et le premier conseiller M. Jong Chang-gwon ont participé à cette visite, avec en perspective l’idée d’un partage de connaissances dans le cadre d’un woofing dans des fermes biologiques. Madame Catherine Bosc-Biern, directrice de l’établissement « L’Herbier de Milly » à tout d’abord présenté un petit historique de la menthe poivrée de Milly et de l’entreprise familiale. L'AAFC tient à la remercier pour sa disponibilité et la qualité de son accueil.

Présentation de la menthe poivrée

Présentation de la menthe poivrée

Milly-la-Forêt, au sud de l’Essonne est connu depuis des siècles par la culture des simples et plantes médicinales. La Chapelle Saint Blaise des Simples atteste que des soins ont été apportés aux lépreux avec les plantes au XVsiècle.

Au XIXe siècle, près d’une centaine de familles vit de la culture de la menthe poivrée, de la Mélisse, Bourrache, Belladone… mais à partir des années 1930, les cultures se développent à l’étranger à moindre coût, les prix s’effondrent et les cultivateurs herboristes disparaissent les uns après les autres. Une seule famille perpétue aujourd’hui la culture de la menthe poivrée, introduite en France en 1900 par un autre cultivateur Armand Darbonne, la Mitcham ou « Menthe noire » qui deviendra la fameuse menthe poivrée, un hybride de menthe verte et de menthe noire. L’usine Darbonne, située à l'entrée de Milly-la-Forêt, est désormais une multinationale et produit principalement des herbes aromatiques pour la cuisine qu’elle vend dans l’industrie agroalimentaire (Ducros, Gym par exemple) ou sous sa propre marque Darégal El Taste. Elle ne produit plus de menthe poivrée.

Les propriétés de la menthe poivrée

Catherine Bosc Biern explique que la menthe poivrée a une action très importante sur la sphère digestive. Elle stimule la sécrétion des sucs digestifs et de la bile et décontracte les muscles intestinaux. Elle lutte aussi contre la paresse intestinale, ce qui la rend utile dans les cas de constipation ou de colites, comme dans les diarrhées. Fortement antispasmodique, elle soulage les douleurs d'estomac, les ballonnements, et les nausées. Elle aide aussi à se débarrasser des migraines d'origine digestive. La menthe agit aussi contre le mal des transports, en infusion froide, pastille ou encore huile essentielle. Enfin, la menthe poivrée n’empêche pas de dormir en raison de son faible taux de menthone. Elle reste toutefois contre-indiquée à forte dose pour des femmes enceintes ou des jeunes enfants et naturellement en cas de traitement homéopathique.

L'huile essentielle en application externe est aussi très intéressante, puisqu'elle est antibactérienne et antalgique par son effet rafraîchissant. Ainsi, on peut l'appliquer diluée dans un peu d'huile végétale (par exemple, mettre 5 gouttes d'huiles essentielles pour 30 ml d'huile végétale, type amande douce) sur les douleurs musculaires et sur les crampes. Elle va détendre le muscle.

Le stockage de la menthe

Le stockage de la menthe

La dernière famille de producteurs

La famille Bosc-Bierne reste l’héritière en quelque sorte d’une tradition multiséculaire qui se perpétue d’une manière toujours artisanale et naturellement en culture biologique. L’exploitation est constituée de plusieurs lieux exploités par Catherine et son frère Alain.

- des champs de menthe poivrée, de mélisse ;
- des champs de culture maraîchère ou de serres de pleine terre : salade, poireaux, choux de 6 variétés différentes, courgettes, rhubarbe, courges, bettes, tomates de 5 variétés, betterave, fenouil, haricots verts, concombre, raisins de table, et naturellement d’herbes aromatiques courantes ;
- une ferme comprenant les aires de séchage, de stockage, de préparation ;
- un séchoir centenaire (le séchoir du Père Jules) ;
- une distillerie pour la production d’huiles essentielles.

L’exploitation compte deux salariés permanents ainsi que des vacataires en fonction des récoltes et plantations ainsi que deux autres vacataires pour la vente en boutique « l’Herbier de Milly ». Cette boutique vend la production (légumes, herbes, huiles) qui sont également vendus dans des réseaux de l'Association pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP).

D’autres produits biologiques sont en vente dans la boutique. Pour ces derniers, les employés apportent des conseils selon les demandes.

L’exploitation est labellisée par le Parc Naturel du Gâtinais Français.

La visite de la délégation coréenne s'est déroulée en plusieurs endroits, les visiteurs ayant découvert une partie de la Forêt de Fontainebleau en se rendant à Arbonne-la-Forêt pour les champs et serres, ainsi que le village d’Oncy-sur-Ecole où se trouve la ferme familiale, qui a récemment fait l’objet d’une émission avec Gérard Depardieu sur France 3. A l’issue de cette visite, Catherine a offerts quelques produits de menthe poivrée et il a été envisagé que cette rencontre puisse se prolonger dans le cadre d'un projet de woofing.

 

Test de thym pour huile

Test de thym pour huile

Le séchoir historique du Père Jules

Le séchoir historique du Père Jules

Visite de la serre aux raisins (Chasselat de Fontainebleau)

Visite de la serre aux raisins (Chasselat de Fontainebleau)

La serre aux tomates

La serre aux tomates

Partager cet article
Repost0

Recherche

D'où venez-vous?