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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 23:57

Du 1er au 10 septembre 2009, une délégation conjointe de l'Association d'amitié franco-coréenne (AAFC) et de nos homologues belges de Korea-is-one a visité la République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord), à l'occasion notamment du 61eme anniversaire de la fondation de la RPD de Corée. Lors de ce déplacement destiné à mieux faire connaître la réalité économique et sociale de la RPD de Corée, la délégation franco-belge a notamment visité le Musée révolutionnaire des Chemins de fer, à Pyongyang, le 7 septembre. Le compte rendu ci-après rappelle le rôle joué par les transports ferroviaires dans l'industrialisation du pays, dévasté au lendemain de la Guerre de Corée (1950-1953).

Ce n'était pas prévu dans le programme initial. Mais un ancien cheminot de la délégation  avait demandé à pouvoir rencontrer ses collègues coréens. D’autres participants craignaient de se trouver dans une ambiance un peu trop technique.

Grâce à l’intervention efficace de Mme Kim Ho-jong [guide de la délégation, secrétaire générale de l'Association d'amitié Corée-France] le programme a été modifié en donnant satisfaction à tous. Nous visitons le Musée révolutionnaire des Chemins de fer. Il est ouvert en 1972. Dans le hall d'entrée, des slogans nous appellent : "Tout le monde en avant pour la bataille !" et "Faisons du nouveau chemin de fer un monument millénaire !".

Quarante artistes du Centre de création artistique du chemin de fer ont peint en 1982 un gigantesque panorama, évoquant les exploits héroïques des cheminots pendant la Guerre de Libération, construisant des ponts ou réparant des rails. L'équipe est toujours active et peint des peintures dans toutes les gares du pays. Ce panorama est magnifique par sa taille et sa combinaison habile de maquettes et de tableaux qui donnent une grande impression de réalisme.

Le musée est vaste, la visite des  grandes salles se poursuit pendant deux heures. Mme Kim Jong-suk, mère du dirigeant actuel Kim Jong-il, traversait déjà en 1938 tout le pays en train. Une peinture la représente en 1945, avec son fils qui avait 3 ans, dans un wagon de marchandises, où d'habitude on transportait les chevaux, ils reviennent du nord du pays en 1945 vers la capitale Pyongyang, libérée. Alors que 90% des trains et installations ferroviaires ont été démolis pendant la guerre, redémarrer les chemins de fers est une tâche prioritaire.

Bientôt la Corée produit ses propres trains. Le réseau ferré de la RPDC est de 5.224 km électrifié à 81%, en presque totalité en voie unique et avec des systèmes d’espacement des trains faisant appel à l’homme. La tension d’alimentation des caténaires est de 3.300 volts en courant continu, au sud elle est de  25.000 v  en courant alternatif . La RPDC n’a pas construit de machines à vapeur et est passée directement à la construction nationale de locomotives électrique, en particulier dans l'usine de Kim Jong Tae. En particulier, cela évite les problèmes d’alimentation en carburant que connaîtrait du matériel diesel dans les conditions économiques actuelles.

Le président Kim Il-sung se déplaçait constamment en train pour ses visites d'inspections. Une carte au mur montre les gares qu'il a visitées (presque toutes) et marque une étoile pour chaque visite. En 1954 il a chargé lui même le charbon dans le four d'un train à vapeur, la pelle qu'il a employée est gardée dans le musée comme un symbole.

On prend soin des ouvriers. En 1960 une tempête menaçait les ouvriers qui bâtissaient un pont de 800 mètres, l'armée les a dégagés avec des hélicoptères. C'est un des faits mentionnés dans le Tsoldosinmun, le Journal des Chemins de fer.

Une maquette montre les plans des nouvelles installations qui devront relier la Corée à la Russie, traversant le fleuve Tumen, et continuant à travers la Sibérie jusqu'en Europe. L’accord est signé avec les chemins de fer de Russie (RZD), les travaux d’amélioration entamés mais semble-t-il il n'y a pas encore de date prévue de mise en service.

Après les salles d’exposition nous allons voir des wagons et locomotives historiques dont le wagon et la locomotive d’origine japonaise utilisés par Kim Jong-suk lors de son retour à Pyongyang en 1945. Egalement présents du matériel remorqué historique d’origine chinoise et manchoue, ensuite du matériel, plus moderne, coréen d’entretien et d’inspection des voies et caténaires.

L’encadrement est formé à l’Université des Chemins de fer, une branche à part entière du ministère des chemins de fer.
Le ministère des chemins de fer dirige en plus de l’exploitation ferroviaire  la fabrication des trains, wagons et l’entretien des voies et de toutes les installations ce qui explique le chiffre de 300.000 emplois.

 


Le cheminot retraité membre de la délégation offre comme souvenir au musée une casquette de chef de gare et différents objets relatifs aux chemins de fer français, en particulier à l’opération Train Capitale qui vit circuler le TGV sur les Champs-Elysées.
Un moment d’émotion.
  



Sources : AAFC, notes du délégué de Korea-is-One, ROK National Statistical Office (chiffres 2001).

Photos : Korea-is-One, Alain Noguès

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